A Dance with Dragons, Chapitre provisoire, Prologue
Cet article concerne le premier chapitre provisoire du cinquième livre, A Dance with Dragons dont le personnage Point de Vue est Varamyr.
Rapport avec les chapitres parus
Ce chapitre avait été dévoilé par George R.R. Martin lors de la Worldcon de l'été 2007. La version définitive de ce chapitre forme désormais le chapitre prologue. La fin de ce chapitre a été remaniée dans la version publiée.
Résumé
Le loup est en chasse, accompagné de deux acolytes, sa sœur rusée et son frère borgne[N 1]. Ils traquent des hommes, attirés par l’odeur et les braillements d’un « chiot » d’humain. Le loup se rappelle des hommes qu’il a chassé naguère, leur goût. Ils les rattrapent enfin, deux hommes et une femme berçant son « chiot ». Les hommes sont armés de « longues dents », mais sont rapidement maîtrisés. Puis vient le tour de la femme et du bébé. Le loup se délecte de la chair de ce dernier, viande infiniment plus douce
Varamyr, le zoman, se réveille de son rêve de loup. Il est en train de mourir dans un village sauvageon quasi-abandonné non loin du Mur. Un garçon l'a poignardé quand il a essayé de prendre le manteau de sa mère morte. Une sauvageonne nommée Chardon[N 2] l’avait pourtant soigné, sans le reconnaître. Mais elle est partie depuis plusieurs jours chercher à manger. Il désespère de la revoir. Comme elle lui avait demandé son nom, il avait répondu par son nom de lait, Grumeau[N 3]. Après la bataille du Mur, Varamyr a peur d'utiliser son vrai nom maintenant. Il maudit le nom de Mance Rayder. Suite à la débâcle, beaucoup s’étaient enfuis. Certains étaient partis avec le Chassieux pour tenter de passer par le « chemin sombre » dessous le Mur[N 4]. D'autres sont allés trouver la Vallée Secrète des Thenns. D’autres sauvageons avaient suivi une sorcière des bois qui avait eu des visions de bateaux qui allaient les emmener vers d’autres demeures, mais la plupart s’étaient éloignés en petits groupes par monts et par vaux. Le feu se meurt et la pièce est envahie de fumée. Varamyr est fiévreux et sa blessure n’arrête pas de saigner. Il est trop faible pour aller chercher de la nourriture ou du bois pour se chauffer. Il attend le retour de Chardon. Il pense alors aux loups en train de se repaître et songe qu’avec un léger effort, ils pourraient lui amener de la viande encore chaude, mais il se refuse à devenir un cannibale, même s’il en connaît déjà le goût. Il se remémore alors Haggon, un autre zoman qui l’a élevé. Celui-ci lui a dit un jour que les hommes qui mangeaient d’autres hommes étaient des abominations. Puis Varamyr pense à son enfance.
Quand Varamyr avait six ans, il était un enfant décharné, maladif, ce pourquoi sa sœur aînée s'était mise à l’appeler Grumeau. Il avait également un frère plus jeune, Bosse[N 5], fort et sain, à qui sa mère avait donné toute son affection, laissant Grumeau voler de ses propres ailes. Un jour, Bosse fut trouvé dans sa chambre, tué par les trois chiens que possédait la famille. Comme leur père ne pouvait pas savoir lequel était responsable, il les tua un à un. Quand ce fut le tour du dernier, le plus loyal d’entre eux, Grumeau se glissa dans le chien et supplia son père de ne pas le tuer. Bien sûr, étant un chien, ses suppliques sortirent comme un geint et son père décapita le chien. Les parents de Grumeau avaient toutefois compris de quoi il retournait : leur fils était un change-peau. Quelque temps plus tard, son père était venu avec une hache et l'avait emmené dans les bois. Grumeau pensa que c'était son tour de mourir, mais au lieu de cela il fut confié à Haggon. Il avait essayé de s’enfuir, mais Haggon l’avait battu. Haggon commerçait régulièrement avec la Garde de Nuit et, à une époque, Varamyr aurait aimé intégré ces hommes en noir. Toutefois ses rêves s’étaient envolés au-delà du Mur. Ils étaient partis pour le Nord afin de rencontrer d’autres zomans. C’est là-bas que Varamyr l’avait tué. Il l’avait éloigné de ses animaux pour qu’Haggon ne puisse pas avoir de Seconde Vie, puis lui avait ravi ses loups. Haggon lui avait appris comment changer de corps. Les chiens étaient les plus faciles à investir. Les loups étaient plus durs, parce qu’on ne peut pas vraiment apprivoiser un loup. Les chats sont encore plus durs parce qu'ils sont vains et cruels. Les élans étaient mauvais, les ours plus mauvais encore. Les oiseaux étaient cependant les plus mauvais. Haggon affirmait qu’un homme ne devrait jamais voler parce qu'il pourrait très facilement oublier qui il était. Varamyr eut jusqu’à six corps… Il volait au-dessus du mur dans l’aigle d'Orell quand il fut frappé par la sorcellerie sombre. Son aigle a brûlé. Ce fut la plus mauvaise mort qu'il eut jamais sentie. Il est devenu fou sur l’instant et a perdu le contrôle de ses autres animaux. Son ours des neiges, qui l’avait toujours détesté, s’était enfui en tuant tous ceux qui l’entourait avant d’être tué par des chevaliers. Il ne se souvenait pas de ce qu’il était advenu de son lynx-de-fumée. Seuls ses loups lui étaient restés fidèles.
Varamyr revient sur ses souvenirs d’antan. Il a pris le nom de Varamyr à dix ans, parce qu'il pensait que c'était un nom convenable pour un roi quand il avait voulu devenir le roi d'au-delà du Mur. Avant qu'il n'ait rejoint Mance Rayder, il avait vécu dans une hutte en bois loin des humains. Quand il sentait le besoin d'une femme, il envoyait son lynx pour attirer une femme. Elle le suivait jusque derrière sa hutte. Parfois de jeunes hommes venaient pour le tuer et sauver ainsi leurs sœurs, petites amies, etc. Il les a tué, eux, mais il n'a jamais maltraité les femmes. Il en a même renvoyé certaines « bénies » de sa graine. Cependant aucun de ses enfants n'avait reçu son don, ce qu'il a vécu comme une grande déception. Un jour, Mance est venu et l'a convaincu de quitter sa hutte et de se joindre à lui. Varamyr pense à voir le Mur comme un enfant, négociant là au Château Noir et Fort-Levant. Il avait rêvé de nombreuses fois des paysages verdoyants au sud du Mur, et avait eu envie d’y retourner. C’est pour cela qu’il s’est décidé à suivre Mance. Il se rappelle brièvement Jon Snow et se rappelle sa haine pour lui. Il regrette que Mance ne l'ait pas laissé tuer Jon et prendre Fantôme. Un loup géant aurait été une peau royale pour sa Seconde Vie.
Varamyr sent la mort l’envahir petit à petit. Il décide finalement de sortir de la hutte et appelle Chardon. Il mange de la neige, mais cela le rend juste plus affamé. Il s'effondre dans la neige devant l’arbre-cœur, dont les yeux rouges lui font baisser les yeux. Varamyr commence à penser à ses péchés passés, la mort de Bosse, la chair humaine dans sa bouche, mais il se reprend et dit que ce sont les animaux, pas lui, qui ont commis ces actes. Les paroles de Haggon lui reviennent : « Tout le monde doit mourir, même les zomans. Toutefois, il existe pour notre condition une Seconde Vie après la mort. »
Varamyr se traîne difficilement dans la hutte. Il peut entendre ses loups non loin. Il a déjà pris corps dans chacun d’entre eux, même la femelle quand elle s’était fait monter – ce qui l’avait étrangement excité. Il pense qu’il devrait investir le plus jeune, le borgne, car c’est la meilleure option pour sa Deuxième Vie. Alors qu’il est sur le point de changer de corps, l’air devient plus froid dans la pièce et ses doigts gèlent sur le sol. Chardon entre dans la hutte, couverte de gel. Ses yeux bleus brillants lui donnent une beauté qu'elle n'a pas eue dans la vie. Varamyr pleure pour elle et ses larmes se figent sur ses joues. Il sent ses lèvres et ses yeux geler. Il s'étend, cherchant ses loups. Son esprit se tend aux environs, oiseaux et animaux un peu partout, les arbres, les plantes, même les vers de terre, un élan avec deux enfants sur son dos, un loup géant qui le sent, puis il trouve le Borgne. Soudain, il sent que son corps humain meurt. Sa Vraie Mort vient comme « un choc froid ». Il se trouve dans le Borgne, avec son frère et sœur.
Le loup voit des ombres. Beaucoup d’ombres. Trop d’ombres pour compter. Mais quelque chose ne va pas. Leur odeur n’est pas vivante, elles sentent comme la chair morte. Le Borgne voit les ombres se déplacer parmi les arbres, distinguant leurs yeux, des yeux bleus rayonnants. Le loup pense alors que ces créatures ne sont pas des proies… Et elles le sentent. Un à un elles lèvent leurs têtes et tournent leurs yeux bleus vers les trois loups sur la colline.
Notes et références
- ↑ Il s'agit du borgne, de Matoise et de Chasseur, les loups du change-peau Varamyr ; dans cette version toutefois, le borgne et Chasseur échangent leurs caractéristiques. Dans la version publiée, le borgne est le chef de meute plus âgé que le jeune Chasseur.
- ↑ Traduit en Cirse dans la version publiée.
- ↑ Traduit en Bosse dans la version publiée.
- ↑ Dans la version publiée, le Chassieux et ses troupes tentent de passer le pont des Crânes et d'envahir Tour Ombreuse
- ↑ Traduit en Cabosse dans la version publiée.
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