Religion des anciens dieux

De La Garde de Nuit
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V.O. : the Old Gods

L'expression « anciens dieux » (ou « dieux anciens ») caractérise, pour les adorateurs de la religion des Sept, les divinités sans nom adorées par les Nordiens, les Paludiers et les sauvageons d'au-delà du Mur (ces derniers les appelant tout simplement les dieux). Ce sont les anciennes divinités des Premiers Hommes qu'ils ont empruntées aux enfants de la forêt à la suite de leur installation à Westeros[1]. Au sud du Neck, après la chute des royaumes des Premiers Hommes sous les coups des Andals, leur culte a été remplacé par la religion des Sept. Quelques rares maisons héritières des traditions des Premiers Hommes rendent encore un culte aux anciens dieux, telle la maison Nerbosc[2]. Malgré la forte prédominance de la Foi, le culte des anciens dieux est toujours officiellement protégé par le trône de Fer, comme en témoignent les documents officiels dans lesquels le roi des Sept Couronnes s'engage à « protéger les nouveaux dieux et les anciens »[3]. Dans le Nord, le culte des anciens dieux est dominant (particulièrement chez les clans des montagnes du Nord[4]), et leur puissance est réputée encore importante au-delà du Mur[5].

Organisation du culte[modifier]

La structure du culte des anciens dieux est difficile à appréhender. De plus, l'absence de documents écrits datant des enfants de la forêt ou des Premiers Hommes avant l'arrivée des Andals ne permettent pas de retracer clairement son évolution historique.

Ainsi, les anciens dieux ne possèdent pas de clergé et seuls les barrals servent d'intercesseurs entre les dieux et les hommes. Toutefois, il est possible que les vervoyants aient eu un rôle proche de celui des prêtres chez les enfants de la forêt[6][7]. En effet, leur don de vervue leur procurait des rêves prophétiques prétendument inspirés par les dieux. Sans appartenir à un réel clergé établi, les sorcières des bois sauvageonnes semblent elles aussi occuper une fonction religieuse, présidant aux enterrements et interprétant les signes divins[8]. Ce rôle semble par ailleurs attesté très tôt chez les Premiers Hommes chez qui des femmes présidaient aux cérémonies[7].

De fait, la dévotion aux anciens dieux ne s'exprime dans aucun rituel élaboré ou cérémonie. Les oraisons se font silencieusement, le culte étant une relation intime entre l'homme et les dieux[9]. Il semble toutefois qu'il existe des formules consacrées pour les invoquer, ainsi Arya Stark s'adresse-t-elle à eux en usant de la formule : «  Ô vous dieux anciens, vous dieux des arbres »[10]. Certains signes, comme le bruissement des feuilles des barrals suscité par le vent[11], ou certains rêves[12], sont interprétés comme les réponses des dieux. Les barrals, et plus largement les bois sacrés, servent d'intermédiaires entre les dieux et leurs croyants. Ainsi, les serments et les mariages[13] sont célébrés devant les barrals qui constituent les témoins des engagements des hommes devant les dieux[N 1]. Selon la tradition, en effet, nul ne peut mentir devant un arbre-cœur, les anciens dieux n'étant pas dupes des faux serments[14]. De manière générale, les adeptes des anciens dieux vont au bois sacré à chaque fois qu'ils veulent s'adresser aux divinités[1][2] ou les prendre à témoins d'un acte solennel[15]. La tradition veut que les Premiers Hommes pratiquaient des sacrifices humains sanglants en l'honneur des anciens dieux[16][7].

Parmi les lieux sacrés de la religion des anciens dieux, on peut citer l'Île-aux-Faces où fut établi le pacte entre les enfants de la forêt et les Premiers Hommes, ainsi que Noblecœur qui était l'un de leurs anciens sanctuaires[17].

Croyances du culte[modifier]

L'ancien mode de vie des enfants de la forêt laisse supposer un culte proche de la nature qui est interprété à tort comme un culte rendu aux arbres par les pratiquants des autres religions[18][17]. Les dieux sont partout présents dans la nature, avec laquelle ils ne font qu'un : ils sont dans les rochers, la terre, les rivières, les animaux. Après leur mort, les esprits humains les rejoignent et sont à l'abri de toute souffrance[8]. Il est possible que les adeptes les plus avancés dans le culte soient à même d'expérimenter de leur vivant cette expérience fusionnelle avec la nature[N 2]. Ainsi, outre le fait d'être anonymes, les anciens dieux sont indifférenciés et n'ont pas de charge ou fonction divine établie[N 3].

De fait, les croyances liées aux anciens dieux sont basées sur les cycles de la vie et de la nature, comme en témoigne cette phrase du Fantôme de Noblecœur : « Le chêne se souvient du gland, le gland rêve du chêne, et la souche vit en tous les deux »[19]. Alors que la religion des prêtres rouges pratique un dualisme manichéen entre les forces de la nature[20], la religion des anciens dieux semble pour sa part les réconcilier. En témoigne cette phrase de Jojen Reed : « Si la glace brûle alors l'amour et la haine sont compatibles. Montagne ou marais, c'est égal. La terre est une »[21].

Tout comme les Faces de la religion des Sept, les anciens dieux réprouvent l'esclavage[22], le non-respect des lois de l'hospitalité[23], l'inceste[24] et le parricide[25].

Les pratiquants du culte des anciens dieux ne semblent pas particulièrement intolérants envers les autres religions, la religion des Sept étant acceptée et pratiquée dans le Nord[1]. Cependant, la débauche des rituels et des objets de culte de la Foi est parfois l'objet d'un profond dédain de la part des tenants d'un culte aussi épuré et intimiste que celui des anciens dieux[N 4][2].

Les adeptes de cette religion pensent que les anciens dieux sont très peu puissants au sud du Neck en raison de la disparition des barrals de ces territoires[11]. Ils garderaient toutefois un grand pouvoir dans certains lieux isolés comme la colline de Noblecœur où les sortilèges des enfants de la forêt seraient toujours actifs, protégeant les voyageurs y faisant halte et empêchant la lecture des flammes par les tenants de la religion de R'hllor. La vieille naine albinos qui y réside est persuadée que ses visions d'événements passés et à venir lui sont envoyées par les anciens dieux ; elle déplore toutefois que leur influence s'amenuise au fil du temps[17][19].

Voir aussi[modifier]

Notes et références[modifier]

Notes[modifier]

  1. Voir par exemple les vœux de Jon et Sam lors de leur entrée dans la Garde de Nuit (cf. A Game of Thrones, Chapitre 49, Jon).
  2. Lors de la mort de son corps humain, le zoman Varamyr éprouve brièvement une telle sensation avant de commencer sa « Seconde Vie » dans le corps de son loup borgne (cf. A Dance with Dragons, Chapitre 01, Prologue).
  3. Quelques légendes remontant aux Premiers Hommes font état de dieux distincts : la légende de Durran et d'Elenei évoque ainsi le dieu des mers et la déesse des vents (cf. A Clash of Kings, Chapitre 32, Catelyn), mais il est probable qu'il s'agisse de divinités des Premiers Hommes antérieures à leur adoption des anciens dieux, tout comme les divinités qui furent adorées par les Sœurois de l'archipel des Trois Sœurs : la Dame des Vagues et le Seigneur des Cieux (cf. A Dance with Dragons, Chapitre 10, Davos).
  4. Ainsi le Lard-Jon Omble s'exclame, à propos des seigneurs du Sud : « Même leurs dieux, du toc ! » (cf. A Game of Thrones, Chapitre 72, Catelyn).

Références[modifier]