La Princesse et la Reine
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La Princesse et la Reine[N 2] (The Princess and the Queen, or, the Blacks and the Greens en version originale, souvent abrégé en TPATQ) est une nouvelle écrite par George R. R. Martin. Il s'agit d'une chronique historique, qui existe dans l'univers de la saga et aurait été rédigée par l'archimestre Gyldayn.
Sommaire
Historique de publication[modifier]
Cette nouvelle fait partie d'une série de chroniques consacrées à l'histoire de la maison Targaryen, comme Le Prince vaurien ou Les Fils du Dragon. Il s'agirait d'une version abrégée de l'histoire de la Danse des Dragons, dont la version longue sera dans Feu et Sang[1]. Cette nouvelle fait environ trente mille mots (dans sa version originale) contre quatre-vingt mille pour la version complète[2].
Cette nouvelle est publiée dans l'anthologie Dangerous Women[N 3] que George R. R. Martin co-édite avec Gardner Dozois chez Tor Books. Elle paraît le 3 décembre 2013[3]).
L'anthologie Dangerous Women a fait l'objet d'une traduction en français par Benjamin Kuntzer, pour une parution aux éditions J'ai lu le 1er juin 2016.
Histoire[modifier]
Des années après les événements, archimestre Gyldayn explique dans La Princesse et la Reine les origines et le déroulement du conflit de succession, connu comme la Danse des Dragons.
La nouvelle débute à la mort du roi Viserys Ier et raconte comment la reine Alicent Hightower couronne son fils, le prince Aegon, qui devient Aegon II Targaryen, avant que sa belle fille princesse de Peyredragon Rhaenyra, n'ait pu réclamer le trône. Rhaenyra a beau être l'aînée des enfants du roi et son héritière désignée, elle est écartée par Alicent et ses soutiens au motif qu'elle est une femme, et qu'elle passe donc dans la ligne de succession après les garçons nés du second mariage du roi Viserys.
Rhaenyra se proclame également reine, et les deux partis mènent des tractations diplomatiques, pour s'allier à un maximum de bannerets, jusqu'à la mort à Accalmie du prince Lucerys Velaryon, fils de Rhaenyra, tué par Aemond, frère cadet d'Aegon II. Larvée, la guerre éclate au grand jour et les deux lignées rivales se déchirent, entraînant avec eux l'ensemble du royaume dans le chaos.
La nouvelle retrace les carnages, les trahisons, les assassinats... jusqu'à la mort de Rhaenyra, qui met fin à la rivalité, mais pas à la guerre.
Sources[modifier]
Pour rédiger sa chronique, Gyldayn s'appuie principalement sur quatre auteurs, qui amènent des points de vue très différents et parfois contradictoires, sur les événements[4].
- Champignon, nain et bouffon de Viserys I Targaryen, puis de Rhaenyra Targaryen. Considéré comme niais, il fit écrire par un scribe inconnu ses mémoires. Le Témoignage de Champignon est une œuvre inconventionnelle, avec des descriptions plus sordides que les chroniques habituelles. Il semble toutefois être un texte de référence incontournable pour comprendre la Danse des Dragons[5].
- Septon Eustace, religieux, confident de la famille Targaryen et un partisan des Verts. A la fin de la guerre, il fit publier un livre Le Règne du roi Viserys, premier du nom, et la Danse des Dragons qui s'ensuivit. Son style d'écriture est lourd et son point de vue est largement influencé par son allégeance[5].
- Munkun, Grand Mestre et régent à la fin de la Danse des Dragons. Munkun semble pouvoir être considéré comme la référence concernant la Danse des Dragons, même si son livre, La Danse des Dragons : une chronique véritable, contient des imprécisions et des oublis[6]. Munkun lui-même n'a pas forcément été un spectateur direct de tous les événements qu'il rapporte : son livre est basé sur le récit de son prédécesseur, le Grand Mestre Orwyle[7]. Or ces écrits souffrent eux aussi de partis pris, puisqu'Orwyle les rédige alors qu'il est incarcéré par Rhaenrya, ne sachant pas si le bourreau viendra pour lui ou pas. Le but d'Orwyle aurait été de raconter sa version, afin de se mettre en lumière et de se dédouaner. Il se serait donc méfié et aurait fait très attention à ce qu'il écrivait, pour ne pas prendre le risque de froisser qui que ce soit[4].
- Norren, mestre de Viergétang pendant la Danse des Dragons. Gyldayn livre un compte rendu circonstancié du rôle de Norren et de lord Manfryd Mouton dans la fuite d'Orties et du prince Daemon Targaryen de Viergétang. Les nombreux détails et les références historiographiques prouvent que Gyldayn a eu accès aux écrits de mestre Norren (peut-être Chroniques de Viergétang).
George R. R. Martin s'amuse beaucoup en se servant de ces différentes sources historiographiques pour brouiller les pistes et rendre obscurs les points de détails historiques sur lesquels il veut laisser un doute à ses lecteurs[4].
Distinction[modifier]
The Princess and the Queen fut nominée dans la catégorie Novella pour le prix Locus 2014[8] mais ne le remporta pas.
Notes et références[modifier]
Notes[modifier]
- ↑ George R. R. Martin a conçu la saga du Trône de Fer afin qu'aucun texte ne contienne un point de vue omniscient : chaque texte s'articule autour d'un personnage Point de Vue, qui ne donne au lecteur qu'une vision partielle des événements. C'est également le cas pour ce livre, qui aurait été écrit par ce personnage de l'univers de la saga, qui retranscrit des événements qu'il n'a pas forcément vécus. L'auteur fictif peut donc se tromper ou omettre des détails consciemment ou inconsciemment.
- ↑ Le nom complet de la nouvelle est : La Princesse et la Reine, ou Les Noirs et les Verts. La Chronique des Causes, Origines, Batailles et Trahisons du tragique bain de sang plus connu sous le nom de Danse des Dragons, telle qu'établie par Archimestre Gyldayn de la Citadelle de Villevieille, ou en version originale : The Princess and the Queen, or, the Blacks and the Greens. Being A History of the Causes, Origins, Battles, and Betrayals of that Most Tragic Bloodletting Known as the Dance of the Dragons, le plus souvent simplement abrégé en The Princess and the Queen ou TPATQ.
- ↑ A l'origine, le quatrième volet des aventures de Dunk et l'Œuf, The She-Wolves of Winterfell était prévu pour cette anthologie, mais George R. R. Martin décide de le remplacer par The Princess and the Queen.
Références[modifier]
- ↑ "Re: Any Other Compilations in the Works?" (en), réponse du 6 octobre 2015 de GRRM à une question posée sous son billet du même jour "Dunk & Egg Are HERE" sur le site de l'auteur.
- ↑ "The Princess and the Queen" (en), billet du 30 juil. 2013 sur le site de l'auteur.
- ↑ "Dangerous Women Coming" (en), billet du 1er juin 2013 sur le site de l'auteur.
- ↑ 4,0, 4,1 et 4,2 So Spake Martin du 28 juin 2015 : (en) "Stockholm and Archipelacon Report" sur westeros.org.
- ↑ 5,0 et 5,1 Les origines de la saga, Viserys I.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 09, Tyrion.
- ↑ Les origines de la saga, Aegon II.
- ↑ Liste des nominés (en) publiée le 7 mai 2014 sur locusmag.com.
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