Esclavage
L'esclavage, largement prohibé dans les Sept Couronnes, est en revanche pratiqué dans la majorité des régions d'Essos, où le commerce d'êtres humains est une composante importante des échanges marchands.
Sommaire
Histoire de l'esclavage
En Essos, l'esclavage a sans doute été pratiqué depuis des temps immémoriaux. Valyria[1] et l'antique Empire ghiscari y avaient largement recours. Ils razzièrent notamment les îles d'Été pendant deux siècles avant que les insulaires ne s'unissent et y mettent fin lors des guerres Esclavagistes[2].
Vers l'an 200, Pentos est vaincue par Braavos, qui lui impose de mettre fin à l’esclavage[3].
À Westeros, les enfants de la forêt et les Premiers Hommes ne le pratiquaient pas, les anciens dieux le réprouvant[4]. Des esclavagistes venus des Degrés de Pierre prirent la forteresse de l'Antre du Loup à l'époque du vieux roi Edrick Barbeneige et s'en servirent comme base de leurs opérations dans le Nord jusqu'à leur extermination par Yeux de Glace, l'arrière-petit-fils de Barbeneige[5]. Au troisième siècle avant la Conquête, des esclavagistes d'Essos sont soupçonnés d'avoir détruit Durlieu pour en asservir les habitants[6][7].
Lord Lymond Hightower rétablit provisoirement la servitude dans le seul but de consolider les remparts de Villevieille en utilisant, comme main d’œuvre, des Fer-nés capturés lors de la guerre menée contre les îles de Fer[8].
L'arrivée des Andals, et avec eux de la religion des Sept, près de six mille ans avant la Conquête[9], confirma la prohibition générale de l'esclavage qui semble désormais correspondre à un puissant tabou culturel unanimement respecté[4].
La condition d'esclave
Devenir esclave
La plupart des esclaves sont soit nés d'une mère esclave, soit ont été asservis par la force. Certains peuples (Lhazar et Naath) sont considérés par leurs voisins comme un réservoir d'esclaves potentiels, qu'il est légitime de razzier pour approvisionner la traite. Toute personne capturée (par exemple sur une épave en mer) et incapable de payer une rançon peut être vendue comme esclave. Pour éviter ce sort à leurs équipages libres, des armateurs peuvent passer avec eux une convention dans laquelle ils s'engagent à payer cette éventuelle rançon[10].
On peut également devenir esclave pour dettes[11].
Être esclave
L'esclave est la propriété de son maître. Toute tentative d'évasion est sévèrement punie (y compris pour les complices), la peine pouvant fréquemment aller jusqu'à la mort[10]. L'esclave qui porte la main sur son maître est également condamné à mort[11].
Les esclaves ne jouissent pas tous du même statut. Celui-ci dépend d'abord du rang de leur maître, l'esclave d'un riche marchand étant mieux considéré que celui d'un simple boutiquier. Entre esclaves d'un même maître, certains jouissent de fonctions plus prestigieuses, ou de la faveur de leur maître, ce qui n'est pas sans entraîner jalousies et rancœurs. Ils peuvent même diriger d'autres esclaves subalternes (comme Nourrice), ou négocier d'importants contrats et veiller à leur exécution (comme Symon Dos-zébré). En général, les esclaves sont correctement traités (ne serait-ce que de par leur valeur marchande)[12], et beaucoup éprouvent de la loyauté, voire de l'affection pour leurs maîtres, au point de ne pas souhaiter être affranchis. Les esclaves favoris de leur maître peuvent être exécutés lors des obsèques de ce dernier, afin de continuer à le servir dans l'au-delà[13].
Les esclaves font l'objet d'un commerce qui peut être lucratif. À Meereen, lors de la guerre de la baie des Serfs, un esclave marin (donc recherché) se vend entre cinq cents et neuf cents pièces d'argent. L'enchère pour un couple de nains bateleurs et leurs animaux dressés peut aller jusqu'à cinq mille pièces d'argent[10].
D'après les écrits de mestre Pol, les forgerons qohoriens auraient recours à des sacrifices sanglants (dont le meurtre d’esclaves, parfois bébés) pour travailler l'acier valyrien[14].
L'affranchissement
Un maître peut affranchir son esclave à volonté. En général, la condition d'affranchi est vu avec mépris par les hommes libres de naissance. À Volantis, il leur est interdit de résider à l'intérieur du Mur Noir[11].
La fuite
Les berges du cours supérieur de la Rhoyne abritent de nombreux esclaves en fuite se cachant dans les ruines des cités ; en effet, les esclavagistes remontent rarement le fleuve sur de longues distances[15].
A Volantis, il est interdit à tout Volantain d'aider à la fuite d'un esclave: ce crime est très sévèrement puni[11].
L'esclavage à Westeros
Dans les Sept Couronnes
Un tabou culturel généralisé
Sous le règne de Robert Baratheon, les lois qui régissent les Sept Couronnes interdisent formellement l'esclavage sur le territoire mais aussi la vente de personnes aux cités esclavagistes de l'est. Les contrevenants à cette loi sont passibles de peine de mort[16]. On ne sait pas toutefois, s'il en était de même à l'époque du règne des premiers Targaryen à Peyredragon, les Valyriens ayant coutume d'exploiter des esclaves dans leurs mines[1]. Au-delà de l'aspect légal, l'esclavage est une pratique culturellement réprouvée dans l'ensemble de la population des Sept Couronnes[4] et rares sont ceux qui s'adonnent, secrètement, à ce genre de pratiques[16].
Le cas particulier des îles de Fer
Lors de leurs expéditions de pillage, les Fer-nés des îles de Fer ont de nombreuses occasions de faire des prisonniers. Les captifs mâles peuvent être sacrifiés par noyade au dieu Noyé (surtout si ce sont des guerriers valeureux), les autres seront asservis. L'esclavage en tant que tel est contraire à l'Antique Voie, et le commerce d'êtres humains est vu comme répugnant et honteux[17]. Cependant, le servage existe sous la forme des serfs[N 1] et des femmes-sel, comme sont appelées les captives (par opposition aux épouses légitimes, les femmes-roc). C'est du moins le sort des plus belles, ou de celles qui possèdent des connaissances utiles. Les autres captives sont violées, puis tuées[18]. Serfs et femmes-sel deviennent alors les serviteurs de celui qui les a capturés, et lui doivent obéissance. Le rôle des femmes-sel peut aller jusqu'à celui de concubine, alors que les serfs sont généralement employés dans les travaux agricoles ou dans les mines de fer[19]. Certains peuvent d'ailleurs être offerts en sacrifice au dieu Noyé : ils sont égorgés par un prêtre et leur corps est offert aux flots[20]. Mais d'autres peuvent avoir un sort plus enviable : les lettrés servant comme intendants ou précepteurs, les artisans les plus qualifiés sont particulièrement prisés[19]. Cependant, contrairement à des esclaves, ils ne peuvent être vendus ou échangés comme des biens, ne pouvant s'acquérir qu'au fer-prix. De plus, les enfants de ceux-ci deviennent des hommes libres et des Fer-nés à part entière[21]. Certaines maisons nobles des îles de Fer descendent de serfs, comme c'est le cas notamment pour la maison Humble. Un certain « Qarl le Serf » est également connu comme capitaine.
Au-delà du Mur
L'esclavage en Essos
Les victimes : Lhazar et Naath
Pacifiques, les habitants de Lhazar[22] et de Naath[4] sont fréquemment victimes de raids de leurs voisins, qui les considèrent comme des esclaves « naturels ».
Dans les cités libres
Les cités libres entretiennent des relations très diverses avec l'esclavage. Si Braavos ne le tolère pas, en raison de ses origines, la plupart des autres semblent le pratiquer. Ainsi Volantis, dont la population est très majoritairement composée d'esclaves (cinq habitants sur six)[23] aux visages tatoués pour souligner leur condition par rapport aux hommes libres[24] (un affranchi pourra faire effacer ces tatouages par chirurgie, mais il en restera toujours des petites cicatrices[11]), ou Lys, connue pour ses esclaves de lit, et où l'on peut être asservi pour cause de non paiement de ses dettes[11]. D'autres encore, comme Pentos, interdisent l'esclavage, tout en permettant à leurs habitants riches ou puissants de passer outre. Il n'est pas rare que ces derniers emploient des Immaculés pour protéger leurs demeures, des esclaves de lit en provenance de Lys, et que leur domesticité comprenne des esclaves offerts par les Dothrakis[3][25]. De plus, les terres agricoles détenues par les notables dans l'arrière pays de Pentos sont exploitées par une population servile[26]. À Volantis, les tatouages des esclaves diffèrent selon l'activité qu'ils exercent, ainsi les conducteurs de hathay arborent-ils une roue sur la joue et les bouffons, des carreaux rouge et vert du cou jusqu'au front[24]. D'autres symboles sont employés en fonction du corps de métier : masque de plumes bleues, éclair couvrant le visage, pièce, taches de léopard, crâne, ruche[23]...
Dans la baie des Serfs
Ainsi que l'indique son nom, et du fait de l'absence de richesses naturelles, l'esclavage est la principale activité des cités de la baie des Serfs, où Dothrakis et pirates des îles du Basilic vendent leurs prisonniers[4][27]. Elles constituent la principale aire de commerce esclavagiste. La cité d'Astapor est réputée pour pratiquer l'entraînement d'Immaculés, tandis que Yunkaï s'est fait une spécialité des esclaves concubins[28] (on y « produit » également des chanteurs castrats[29] et certains de leurs esclaves musiciens sont susceptibles d'acquérir de la notoriété[30]). L'ensemble des activités productives et la plupart des activités artistiques sont assumées par les esclaves : ils officient comme combattants d'arène, miliciens, scribes, artisans, prostitués, danseurs, musiciens, usuriers, prennent en charge l’intégralité des tâches agricoles et pastorales, exploitent les mines de sel et de cuivre...[31][30][29]. La réputation de certains d'entre eux, des combattants d'arènes et des musiciens notamment, peut leur valoir de vivre très confortablement[30]. Contrairement aux Volantains, les Ghiscaris n'ont pas recours au tatouage pour marquer leurs esclaves (ils se contentent de colliers métalliques gravés au nom du propriétaire), mais ceux qui sont jugés particulièrement dangereux sont marqués au fer rouge d'un visage de démon sur la joue[10].
Chez les Dothrakis
Les Dothrakis asservissent leurs ennemis vaincus, qu'ils échangent le plus souvent dans les cités de la baie des Serfs[27][29] ou dans les cités libres pratiquant l'esclavage[25].
A Qarth
Les esclaves sont courants à Qarth, car considérés comme nécessaires pour que les hommes libres puissent se consacrer au développement culturel de la ville[27].
Les îles du Basilic
Les habitants des îles du Basilic alimentent le commerce des esclaves qu'ils capturent à Naath[30], en les vendant soit sur la plage du Troc, dans l'île de La Serre[32], soit à Astapor[27].
Dans la mer de Jade
Les esclavagistes de la mer de Jade utilisent l'île des Fouets comme escale pour commercer, mais aussi élever, éduquer et marquer leurs victimes[33].
L'esclavage dans la saga
Dans ADWD
La reine Daenerys Targaryen déplore que les affranchis de Meereen aient été engagés comme serviteurs par leurs anciens maîtres pour de si piètres salaires qu'ils peuvent à peine se nourrir. Les vieillards, les enfants et les handicapés ont, quant à eux, été jetés à la rue sans subsistance[31]. De plus, depuis l'arrêt de l’esclavage, le commerce est en passe de s'éteindre dans la cité[27].
Les esclaves volantains sont nombreux à écouter les prêches enflammés des prêtres rouges, qui proclament que la reine Daenerys est la réincarnation d'Azor Ahai[11]. Le commerce esclavagiste étant très perturbé par la prise des cités de la baie des Serfs par Daenerys[34], une grande alliance des bénéficiaires de la traite (Yunkaï[31], Tolos, Mantarys, Qarth[27], la Nouvelle-Ghis[23], Volantis[35]) se noue contre elle. Ces événements provoquent une hausse du prix des esclaves[36].
Yunkaï et ses alliés font bientôt le siège de Meereen, tout en négociant la paix avec la reine. La nouvelle de son mariage avec le noble Hizdahr zo Loraq provoque l'incrédulité des esclaves, qui ne peuvent croire que Mhysa (comme ils l'appellent) puisse abandonner leur cause[10]. Pourtant, dans l'accord conclu avec les esclavagistes, la reine a dû accepter la reprise du commerce des esclaves à Yunkaï et à Astapor[37] ; les esclaves se rendant à Meereen avec leur maître ne seront plus affranchis ; en contrepartie, les esclaves libérés par la reine ne seront pas asservis de nouveau[29].
Mais, les tigres revenus au pouvoir à Volantis, la flotte volantaine est envoyée vers la baie des Serfs, avec l'objectif d'y mettre fin au règne de Daenerys et d'y rétablir l'esclavage[38].
Notes et références
Notes
- ↑ Thrall en version originale.
Références
- ↑ 1,0 et 1,1 A Feast for Crows, Chapitre 23, Arya.
- ↑ Les origines de la saga, Les îles d’Été.
- ↑ 3,0 et 3,1 A Dance with Dragons, Chapitre 02, Tyrion.
- ↑ 4,0, 4,1, 4,2, 4,3 et 4,4 A Storm of Swords, Chapitre 24, Daenerys.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 30, Davos.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 40, Jon.
- ↑ Les origines de la saga, Les sauvageons.
- ↑ Les origines de la saga, Les couronnes de bois flotté.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 41, Catelyn.
- ↑ 10,0, 10,1, 10,2, 10,3 et 10,4 A Dance with Dragons, Chapitre 48, Tyrion.
- ↑ 11,0, 11,1, 11,2, 11,3, 11,4, 11,5 et 11,6 A Dance with Dragons, Chapitre 28, Tyrion.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 67, Tyrion.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 58, Tyrion.
- ↑ Les origines de la saga, Qohor.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 15, Tyrion.
- ↑ 16,0 et 16,1 A Game of Thrones, Chapitre 13, Eddard.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 57, Le prétendant de fer.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 38, Theon.
- ↑ 19,0 et 19,1 Les origines de la saga, Les îles de Fer.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 63, Le sacrifice.
- ↑ A Feast for Crows, Chapitre 30, Le Ravisseur.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 62, Daenerys.
- ↑ 23,0, 23,1 et 23,2 A Dance with Dragons, Chapitre 07, Le domestique du marchand.
- ↑ 24,0 et 24,1 A Clash of Kings, Chapitre 01, Prélude.
- ↑ 25,0 et 25,1 A Game of Thrones, Chapitre 04, Daenerys.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 06, Tyrion.
- ↑ 27,0, 27,1, 27,2, 27,3, 27,4 et 27,5 A Dance with Dragons, Chapitre 17, Daenerys.
- ↑ A Storm of Swords, Chapitre 43, Daenerys.
- ↑ 29,0, 29,1, 29,2 et 29,3 A Dance with Dragons, Chapitre 51, Daenerys.
- ↑ 30,0, 30,1, 30,2 et 30,3 A Dance with Dragons, Chapitre 12, Daenerys.
- ↑ 31,0, 31,1 et 31,2 A Dance with Dragons, Chapitre 03, Daenerys.
- ↑ Les origines de la saga, Les îles du Basilic.
- ↑ Les origines de la saga, Leng.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 23, Tyrion.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 19, Tyrion.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 46, La petite aveugle.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 37, Daenerys.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 56, Le garde de la reine.