Paternité des fils de Rhaenyra Targaryen

De La Garde de Nuit
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La paternité des fils de Rhaenyra Targaryen est un débat généalogique qui a donné lieu à des soupçons faisant partie des causes de la Danse des Dragons. Le père légal de Jacaerys, Lucerys et Joffrey est ser Laenor Velaryon, époux de la princesse Rhaenyra. Toutefois, plusieurs indices ont fait penser à leurs contemporains et aux historiens que leur véritable père serait ser Harwin Fort, bouclier lige et champion de Rhaenyra. Dans ce cas, Rhaenyra aurait été coupable de haute trahison et d'adultère, et ses fils n'auraient été que des bâtards, sans droit de succession légitime[1].

Un mariage politique[modifier]

En l'an 114, Rhaenyra Targaryen doit épouser Laenor Velaryon pour des raisons politiques. Le roi Viserys Ier Targaryen souhaite ainsi rassembler les deux lignées Targaryen et Velaryon qui s'étaient disputées la royauté sur les Sept Couronnes lors du Grand Conseil de 101. Cependant, la princesse Rhaenyra n'est pas enchantée par le choix de cet époux qu'on lui impose et qui ne manifeste notoirement aucun intérêt pour les femmes. Ayant menacé de la déshériter, Viserys parvient à la faire fléchir, et elle consent finalement au mariage. S'ils forment un beau couple, certains remarquent que lors du tournoi qui accompagne leur mariage, Rhaenyra confie pour la première fois sa faveur à son nouveau champion, ser Harwin Fort, alors que Laenor Velaryon confie la sienne à son favori, ser Joffrey Lonbec, qui trouve accidentellement la mort. Laenor Velaryon rentre ensuite rapidement à Lamarck, ce qui laisse courir la rumeur que le mariage aurait pu ne pas être consommé.

Au cours des années qui suivent, Rhaenyra se trouve à la cour de Port-Réal, ser Harwin Fort toujours dans son entourage. Laenor Velaryon séjourne sur Lamarck, dans le château de son père, Marée Haute, où il trouve un nouveau favori, ser Qarl Correy. Il ne se rend à la capitale que lorsque sa présence est indispensable lors des événements officiels. Selon le livre de septon Eustace, le couple ne partage le même lit qu'une dizaine de fois durant toute leur union. Dans son Témoignage, le bouffon nain Champignon avance des affirmations contradictoires. Dans certains passages, il confirme que le couple ne partage son lit qu'une dizaine de fois, ajoutant que Qarl Correy se joint parfois à eux, la princesse étant excitée de voir deux hommes ensemble. Dans d'autres passages, Champignon prétend au contraire que Rhaenyra laissait seuls Qarl Correy et Laenor pour aller retrouver son champion, Harwin Fort[1].

Les premiers doutes[modifier]

Dans les derniers jours de l'an 114 naît Jacaerys Velaryon, le premier fils de Rhaenyra. Il présente des traits étonnamment similaires à ceux d'Harwin Fort : grand, solide, le nez camus, les yeux et les cheveux noirs. Certains s'en étonnent, car Rhaenyra et Laenor Velaryon ont tout deux les traits des Valyriens : nez fins, cheveux d'or argenté, yeux mauves. L'année suivante naît le deuxième fils de Rhaenyra, Lucerys Velaryon. D'après septon Eustace, Laenor Velaryon et Harwin Fort assistent tous les deux à l'accouchement. L'enfant a la même physionomie que son aîné, ce qui vaut à Laenor des remarques sarcastiques de la part de la reine Alicent Hightower, qui l'invite à persévérer afin de finir par avoir un fils qui lui ressemblera.

Ces naissances ravivent l'inimitié et la rivalité entre les partisans de Rhaenyra et les partisans de sa belle-mère, Alicent. Les deux femmes pouvant à peine se supporter, Rhaenyra quitte la cour de Port-Réal et demeure dans son fief de Peyredragon, où son mari lui rend « fréquemment » visite, disent les rumeurs. En l'an 117, Rhaenyra met au monde un troisième fils, Joffrey Velaryon, dont les traits sont semblables à ceux de ses frères aînés, ravivant les chuchotements. Les partisans d'Alicent considèrent dès lors comme un fait établi que les enfants de Rhaenyra sont nés de l'adultère, et donc bâtards. Les sources historiques sont quant à elles partagées sur la question : septon Eustace rejette les rumeurs d'adultère et de bâtardise, le Grand Mestre Munkun les suggère uniquement, le bouffon nain Champignon affirme qu'elles sont vraies. Malgré ces rumeurs, Viserys Ier Targaryen persiste à voir en sa fille son héritière et en ses trois petits-fils des enfants légitimes qui lui succéderont. L'éclosion des œufs de dragon, placés dans les berceaux des trois princes, vient renforcer leur légitimité[1].

Les accusations[modifier]

Pendant longtemps, les soupçons concernant les fils de Rhaenyra ne restent que des rumeurs : les accuser de bâtardise revient à dire qu'ils n'ont aucun droit de succession et par la même occasion, cette accusation signifie que leur mère est coupable d'adultère et de haute trahison.

Au cours de l'an 120, le cadet des fils de Viserys Ier Targaryen et Alicent Hightower, Aemond Targaryen, insulte les trois fils de sa demi-sœur en les raillant et en les surnommant « les Fort », en référence à la paternité supposée de ser Harwin Fort. S'ensuit une querelle violente entre les enfants, qui sont ensuite présentés devant le roi. La princesse Rhaenyra demande à ce que son demi-frère soit questionné énergiquement, pour savoir où il avait entendu une telle calomnie. Aemond désigne son frère aîné, Aegon Targaryen, qui se borne quant à lui à dire qu'il suffit de les regarder pour en être convaincu et que tout le monde le sait déjà. Le roi Viserys Ier proclame alors qu'il ne veut plus jamais entendre de telles accusations contre ses petits-fils : si qui que ce soit – « homme, femme ou enfant, noble, homme du peuple ou de sang royal » suggère à nouveau leur bâtardise, il aura la langue arrachée. Le roi prend des dispositions pour éloigner Harwin Fort, qui retourne à Harrenhal et y meurt dans des circonstances mystérieuses lors de l'incendie d'Harrenhal la même année.

En l'an 126, ser Vaemond Velaryon prétend que l'héritage de son oncle, lord Corlys Velaryon de Lamarck, devrait lui revenir, puisque les fils de Rhaenyra ne sont pas les fils légitimes de Laenor Velaryon, mais les bâtards d'Harwin Fort. Il est décapité par l'oncle-époux de Rhaenyra, Daemon Targaryen, pour le punir de ces accusations. La famille de Vaemond s'insurge et se rend devant le roi Viserys Ier pour obtenir justice. Fidèle à sa parole, Viserys fait arracher la langue des cinq frères de la maison Velaryon qui ont porté des accusations d'adultère contre sa fille.

L'année suivante, toute la famille Targaryen se réunit et les deux branches de la famille semblent se réconcilier. Toutefois, une fois le roi retiré, les rivalités émergent à nouveau : Aemond Targaryen insinue qu'il n'a jamais vu personne d'aussi « fort » que ses demi-neveux. Les querelles qui suivent auraient pu dégénérer sans l'intervention de la Garde Royale[1].

Les conséquences durant la Danse des Dragons[modifier]

Du vivant de Viserys Ier Targaryen, plus personne n'ose formuler d'accusation publique[1]. Cependant, les partisans de la reine Alicent Hightower et de ses enfants sont toujours convaincus que Rhaenyra a donné naissance à des bâtards, indignes de siéger sur le Trône de Fer.

À la mort de Viserys Ier en l'an 129, le conseil restreint est réuni précipitamment en pleine nuit. La reine douairière Alicent y rappelle la monstruosité de nature des bâtards et prétend que Rhaenyra et son oncle-époux, Daemon Targaryen n'auront rien de plus pressé que de faire assassiner ses propres fils pour garantir le Trône de Fer aux enfants de Rhaenyra. Le lord Commandant de la Garde Royale Criston Cole s'exprime lui aussi contre l'idée qu'un bâtard puisse un jour s'asseoir sur le trône. D'après septon Eustace, ce serait grâce à cet argument que ser Criston Cole parvient à convaincre Aegon II Targaryen, aîné des fils de la reine, de se saisir de la couronne qu'on lui proposait[2].

La possible bâtardise des fils de Rhaenyra sert donc d'argument permettant de justifier la guerre de succession qui s'ensuit.

Notes et références[modifier]

  1. 1,0, 1,1, 1,2, 1,3 et 1,4 Feu et Sang : Les héritiers du Dragon – Une affaire de succession.
  2. Feu et Sang : La Mort des Dragons – Les Noirs et les Verts.