Archives:Rêves et prophéties : Différence entre versions
(→Visions dans la chambre de l'hôtel) |
(→Prophétie de Mélisandre : la fille à cheval, des poignards dans l'obscurité...) |
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=== Prophétie de Mélisandre : la fille à cheval, des poignards dans l'obscurité... === | === Prophétie de Mélisandre : la fille à cheval, des poignards dans l'obscurité... === | ||
− | + | "''Montrez-moi Stannis, Seigneur,'' pria-t-elle. ''Montrez-moi votre roi, votre instrument.'' | |
− | + | Des visions dansèrent devant elle, d’or et d’écarlate, palpitant, se formant, se fondant et se dissolvant l’une dans l’autre, des configurations étranges, terrifiantes, séduisantes. Elle vit de nouveau les visages sans yeux, qui la contemplaient de leurs orbites pleurant le sang. Ensuite, les tours en bord de mer, croulant sous la marée de ténèbres qui les engloutissait, montée des profondeurs. Des ombres dessinant des crânes, des crânes qui se changeaient en brume, des corps entremêlés par le désir qui se tordaient, roulaient, se déchiraient. À travers des rideaux de flammes, de grandes ombres ailées tournoyaient sur un ciel dur et bleu."<ref name="adwd,c32">[[A Dance with Dragons, Chapitre 32, Mélisandre]].</ref> | |
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− | + | "''La fille. Je dois retrouver la fille, la fille en gris, sur un cheval agonisant.'' [...] ''Une fille, aussi grise que cendre, et sous mes yeux elle s’est effritée pour s’envoler''"<ref name="adwd,c32">[[A Dance with Dragons, Chapitre 32, Mélisandre]].</ref> | |
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− | <ref name="adwd,c32">[[A Dance with Dragons, Chapitre 32, Mélisandre]].</ref> | + | '''Interprétation :''' |
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+ | "Un visage se forma dans l’âtre. Stannis ? s’interrogea-t-elle, l’espace d’un instant seulement… Mais non, ce n’étaient pas ses traits. Un visage de bois, blême comme les cadavres. Était-ce l’ennemi ? Mille prunelles rouges flottèrent dans la montée des flammes. ''Il me voit''. À ses côtés, un garçon au visage de loup rejeta sa tête en arrière et hurla"<ref name="adwd,c32">[[A Dance with Dragons, Chapitre 32, Mélisandre]].</ref> | ||
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+ | '''Interprétation :''' | ||
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+ | "Des tourbillons de neige descendirent d’un ciel obscur et des cendres montèrent à leur rencontre, gris et blanc tournoyant ensemble tandis que des flèches embrasées décrivaient des paraboles au-dessus d’un rempart de bois et que des créatures mortes avançaient en silence d’un pas lourd dans le froid, sous une immense falaise grise au sein de laquelle brûlaient des feux dans cent cavernes. Puis le vent se leva et le brouillard blanc déferla comme une vague d’un froid impossible, et, un par un, les feux s’éteignirent. Ensuite ne demeurèrent que les crânes. | ||
+ | ''La mort'', décida Mélisandre. ''Les crânes sont la mort''"<ref name="adwd,c32">[[A Dance with Dragons, Chapitre 32, Mélisandre]].</ref>. | ||
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+ | "Les flammes crépitaient doucement et dans leurs craquements la prêtresse rouge entendit chuchoter le nom de Jon Snow. Son long visage flotta devant elle, souligné de langues rouges et orange, apparaissant et disparaissant, une ombre entrevue derrière un rideau qui oscillait. Tantôt il était homme, tantôt loup, puis de nouveau homme. Mais les crânes étaient là aussi, les crânes le cernaient tous. Mélisandre avait déjà vu le danger, avait tenté de mettre le jeune homme en garde. Des ennemis tout autour de lui, des poignards dans le noir. Il ne voulait pas écouter. | ||
+ | [...] Des crânes. Un millier de crânes, et de nouveau le bâtard. Jon Snow. | ||
+ | [...] ''Je prie pour entrevoir Azor Ahaï, et R’hllor ne me montre que Snow''<ref Group=N>La traduction française fait ici un choix nécessaire. Le texte anglais conserve l'ambiguïté : "''I pray for a glimpse of Azor Ahai, and R’hllor shows me only Snow''".</ref>."<ref name="adwd,c32">[[A Dance with Dragons, Chapitre 32, Mélisandre]].</ref> | ||
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« ''Vos vaisseaux sont perdus. Tous. Pas un homme ne reviendra. J’ai vu cela dans mes feux.''» <ref name="adwd,c70">[[A Dance with Dragons, Chapitre 70, Jon]].</ref> | « ''Vos vaisseaux sont perdus. Tous. Pas un homme ne reviendra. J’ai vu cela dans mes feux.''» <ref name="adwd,c70">[[A Dance with Dragons, Chapitre 70, Jon]].</ref> |
Version du 4 juin 2018 à 22:41
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Tout au long de la saga du Trône de Fer de nombreux rêves et prophéties semblent avoir une importance cruciale sur le déroulement de l'histoire. Cet article propose de répertorier ces prophéties (et rêves prophétiques), et d'en proposer une analyse (les plus communément admises) à la lumière des événements de la saga.
Attention, du fait de sa nature même, cet article peut contenir de très nombreux spoiler dans les interprétations données, ainsi que des théories sur les événements et les personnages qui peuvent s'avérer exactes et donc gâcher un peu le suspens de la révélation.
Sommaire
- 1 Dans AGOT
- 2 Dans ACOK
- 3 Dans ASOS
- 4 Dans AFFC
- 5 Dans ADWD
- 5.1 Deuxième prophétie de Quaithe
- 5.2 Prophétie de Mélisandre : le sang des rois
- 5.3 Prophétie de Mélisandre : la fille à cheval, des poignards dans l'obscurité...
- 5.4 Chansons de Bariol à Châteaunoir
- 5.5 Visions de Moqorro
- 5.6 Visions de Bran
- 5.7 Troisième rêve de Jon
- 5.8 Cinquième rêve de Daenerys
- 6 Dans TWOW
- 7 Dans THK
- 8 Dans TMK
- 9 Dans TPATQ
- 10 Voir aussi
- 11 Notes et références
Dans AGOT
Rêves de Bran
Premier rêve de Bran
Pendant le coma qui suit sa chute Winterfell, Bran Stark fait un rêve dans lequel il est en train de tomber. Il est alors visité par une corneille à trois yeux qui lui demande instamment de voler. A ce moment là, il voit un certain nombre d'événements qui se déroulent dans la réalité mais qui ont parfois une forte connotation onirique[1].
Au cœur du bois sacré, ses feuilles grelottant au vent, l'horrible barral blanc méditait son reflet dans l'étang. Le regard de Bran lui fit lever les yeux du sombre miroir et y répondre par un regard entendu.
Interprétation : cette partie du rêve de Bran semble montrer sa connexion avec les anciens dieux. Par la suite, Bran passera de longs moments aux pieds du barral de Winterfell à interroger les dieux qui, selon Osha, tentent de lui répondre.
Du côté de l'est, une galère cinglait les flots de la Morsure. A bord, assise dans une cabine, Mère contemplait un poignard sanglant posé devant elle et, tandis que souquaient ferme les rameurs, ser Rodrik cramponnait au bastingage les haut-le-cœur qui le convulsaient. Droit debout s'amoncelait à l'horizon noirci, lacéré d'éclairs, ébranlé de rugissement, une tempête encore invisible aux navigateurs.
Interprétation : cette vision est tout aussi factuelle que prémonitoire. En effet, lors de leur voyage vers Port-Réal, Catelyn et ser Rodrik subissent des vents contraires, mais c'est aussi la rencontre avec lord Petyr Baelish et les accusations que ce dernier porte envers Tyrion Lannister qui seront à l'origine du déclenchement de la guerre des Cinq Rois.
Au sud se précipitaient, bleu-vert, les eaux du Trident. Les traits creusés par le chagrin, Père intercédait auprès du roi. Sansa pleurait à chaudes larmes, dans son lit, et Arya, l'œil fixe et les dents serrées, renfermait durement les secrets de son cœur. Des ombres les nimbaient toutes deux. L'une, d'un noir de cendre, avait l'aspect terrible d'un mufle de chien, l'autre la splendeur d'une armure aussi dorée que le soleil. Au dessus d'elles s'esquissait un géant de pierre tout armé. Mais lorsqu'il releva sa visière, il se révéla creux, seulement empli de ténèbres et de noire sanie.
Interprétation : cette vision montre des événements qui sont en train de se dérouler, mais annonce aussi les difficultés que vont subir Sansa et Arya. L'ombre au « mufle de chien » évoque sans aucun doute Sandor Clegane qui va jouer un rôle important auprès des deux sœurs. L'ombre à « l'armure aussi dorée que le soleil » évoque très probablement Joffrey Baratheon dont le couronnement va avoir de grandes incidences sur les vies de Sansa et d'Arya. Il pourrait également s'agir de Jaime Lannister, lié au destin des filles Stark par le serment qu'il prête à Catelyn, à Vivesaigues, de les lui restituer en échange de sa libération. Enfin, le « géant de pierre, creux et empli de ténèbres et de noire sanie » renvoie à l'aspect et au surnom de « Montagne » de ser Gregor Clegane et peut indiquer que Robert Fort en serait la résurrection du fait des expériences de Qyburn, puisqu'il est ici question d'un corps sans tête et de sang noirci et empoisonné. D'autres y voient le roi Robert Baratheon, homme fort, mais dont le règne et le physique sont en pleine déliquescence, ou encore lord Petyr Baelish à travers l'image du Titan de Braavos qui fut anciennement l'emblème de sa maison.
Au-delà du détroit se détachaient avec la même acuité les cités libres, l'intense près de la mer Dothrak puis, encore au-delà, Vaes Dothrak au pied de sa montagne, et les contrées fabuleuses de la mer de Jade, et Asshaï, sur les rives de la mer d'Ombre, où l'aurore assista au réveil des dragons.
Interprétation : cette vision semble évoquer la route de Daenerys Targaryen et le rôle que semblent jouer les ressortissants des Contrées de l'Ombre sur sa destinée et ses dragons.
Vers le nord enfin, tel un cristal bleu, chatoyait le Mur. Solitaire y dormait sur un lit glacé son frère Jon,le bâtard, plus pâle et plus rude au fur et à mesure que l'abandonnait tout souvenir des chaleurs anciennes.
Interprétation : cette vision présage les événements qui frappent Jon dans le dernier chapitre d'A Dance with Dragons.
Et,par-delà le Mur, par-delà les forêts emmitouflées de neiges incommensurables, par-delà le littoral gelé, par-delà s'ouvrait, parcourue de grands fleuves de glace blanc-bleu, l'immensité de steppes mortes ou rien ne poussait, ou rien ne vivait. Plus au nord encore, au nord du nord, Bran atteignit le rideau de lumière au-delà duquel s'interrompt le monde et, le traversant, pénétra si profondément au cœur de l'hiver que la terreur lui arracha un cri, tandis que les larmes incendiaient ses joues. A présent, tu sais, chuchota la corneille en se nichant au creux de son épaule, tu sais pourquoi tu dois vivre. Parce que l'hiver vient. Bran regarda l'oiseau niché sur son épaule, et l'oiseau lui rendit son regard. Il avait trois yeux, et une science épouvantable habitait le troisième. Et en bas… ? En bas, il n'y avait rien, plus rien que neige et froid et mort, un désert gelé ou des aiguilles déchiquetées de glace blanc-bleu guettaient l'instant de saisir leur proie, volaient vers elles, tels des javelots. Sur leur pointes étaient déjà venues s'empaler des myriades d'autres rêveurs, dont ne subsistaient que les ossements.
Interprétation : cette vision semble éclairer le rôle que va jouer Bran auprès de la corneille à trois yeux contre le retour des Autres. De plus, elle semble évoquer d'autres « rêveurs » qui auraient échoué lors de leur contact avec la corneille.
Deuxième rêve de Bran
Dans ce deuxième rêve, Bran voit son père dans les cryptes de Winterfell. Rickon fait le même rêve. Bran raconte le sien à mestre Luwin, puis un peu plus tard arrive un corbeau qui annonce le décès de leur père[2].
« J'ai de nouveau rêvé de la corneille, la nuit dernière. Elle entrait dans ma chambre et me disait : "Suis-moi." Je le faisais, et nous descendions dans les cryptes. Père s'y trouvait, nous parlions ensemble. Il était triste.
- Et pourquoi triste ?" Luwin s'était remis à lorgner le ciel. « Quelque chose à propos de Jon, je crois. » Son rêve l'avait singulièrement bouleversé, bien plus qu'aucun des autres avec la corneille.
Interprétation : ce rêve annonce la mort de lord Eddard, mais semble aussi lié aux rêves de Jon dans les cryptes de Winterfell. Celles-ci semblent liées à quelque chose qu'Eddard voulait apprendre à son fils bâtard avant de mourir.
Autres rêves de Bran
Bran rêve fréquemment de la corneille à trois yeux, sortant de la bouche du barral du bois sacré de Winterfell. Elle continue de lui crier « Meurs ou vole! », lui crève les yeux à coup de bec, avant de lui ouvrir un troisième œil au milieu du front. Parfois, le barral s'adresse nommément à Bran. Bran revit aussi les instants ayant précédés sa chute, mais trop déformés pour qu'il puisse identifier « l'homme doré » qui le pousse dans le vide[3]. Ces rêves sont terrifiants, Bran finit par reconnaître « l'homme doré » comme le frère de la reine. Il se refuse toujours à faire état de ces visions, et il se met violemment en colère la première fois que Jojen Reed lui demande avec insistance de les raconter. Il finit cependant par céder[4].
Rêve d'Eddard
Alors qu'il est enfermé dans un cachot du Donjon Rouge, en proie à la fièvre, Eddard fait un rêve[5] :
À nouveau, il avait dix-huit ans, en cette année du printemps perfide, et il descendait des Eyrié pour le tournoi d'Harrenhal. Verte était l’herbe, d’un vert intense, la brise embaumait le pollen. Chaudes journées, nuits fraîches et saveur exquise du vin. Il entendait retentir, intact, le rire si particulier de Brandon pendant que Robert accomplissait des prouesses folles dans la mêlée, son rire à le voir démonter les cavaliers de droite et de gauche. Il revoyait Jaime Lannister, si blond, si jeune en sa blanche armure d’écailles, s’agenouiller dans l’herbe, face au pavillon royal, et prononcer son serment de défendre et protéger Aerys le Fol. Et il revoyait ensuite comme d’hier ser Oswell Whent aider l’adolescent à se relever, et ser Gerold Hightower en personne, le Taureau Blanc, Grand Maître de la Garde, lui agrafer aux épaules le manteau de neige. Et les six épées blanches se trouvaient là pour accueillir leur nouveau frère. Il revoyait les joutes et le triomphe que s’y tailla Rhaegar Targaryen. Le prince héritier portait précisément la même armure qu’à son dernier jour. Des plates noires miroitantes où scintillait le fameux dragon de rubis tricéphale. Une plume de soie écarlate flottait dans son sillage au rythme de son coursier, et aucune lance ne semblait capable de le toucher. Il culbuta Brandon, culbuta Yohn Royce le Bronzé, culbuta même le splendide ser Arthur Dayne, l’Épée du Matin. Il revoyait Robert et Jon Arryn et le vieux lord Veneur badiner pendant que le prince, après avoir culbuté de même ser Barristan lors de l’ultime épreuve, faisait à cheval le tour de la lice, et il revoyait le moment où tous les sourires étaient morts parce que Rhaegar, dépassant sa femme, Elia Martell, princesse de Dorne, venait de déposer la couronne de beauté dans le giron de Lyanna : une couronne, la revoyait-il ! de roses d’hiver, bleues d’un bleu de givre. Ned Stark tendit vivement la main pour s’en saisir, mais sous les pâles pétales bleutés se dissimulaient force épines. Il les sentit, cruelles, acérées, griffer sa peau, il vit le sang dégoutter lentement le long de ses doigts et…, et il s’éveilla, tremblant, dans le noir.
Interprétation : ce rêve relate les principaux événements survenus lors du tournoi d'Harrenhal : l'entrée de ser Jaime Lannister dans la Garde Royale, et le couronnement de Lyanna Stark par Rhaegar Targaryen.
Rêves de Jon
Premier rêve de Jon
Quand Jon Snow fait la connaissance de Samwell Tarly qui vient d'arriver au Mur, ils ont une discussion sur la couardise de Sam lors de laquelle Jon évoque un rêve récurrent qu'il fait à propos de Winterfell[6].
« […] Il m'arrive d'en rêver, dit-il. J'en parcours de bout en bout la grande-salle. Vide. J'appelle, et ma voix éveille mille échos à la ronde mais,comme nul ne répond, je presse le pas, je pousse des portes, je crie des noms. Je ne sais même pas qui je suis en train de chercher. La plupart des nuits, c'est Père, mais parfois c'est Robb, ou Arya, ma petite sœur, ou mon oncle. […] Jamais personne. Le château est toujours désert. [...] Les corneilles ont elles-mêmes abandonné la roukerie, et les écuries sont peuplées d'ossements. Ces détails me bouleversent à chaque fois, et je me mets a courir comme un fou, à faire battre les portes, à grimper quatre à quatre l'escalier des tours, je réclame à grands cris quelqu'un, peu importe qui. Puis je finis par me retrouver devant l'entrée des cryptes : une bouche d'ombre ou je discerne des marches en spirale. Je pressens confusément que je dois descendre, mais je m'y refuse. J'ai peur de ce qui risque de m'y attendre. Les vieux rois de l'Hiver sont là, assis sur leurs trônes, l'épée de fer en travers du giron, les loups de pierre à leurs pieds, mais ce n'est pas d'eux que j'ai peur. Et j'ai beau crier : "Je ne suis pas un Stark! Ce n'est pas ma place!" rien à faire, il me faut y aller quand même. Aussi, je commence à descendre, à tâtons, les mains contre les murs, sans torche pour m'éclairer la voie. Et, comme les ténèbres ne cessent de s'épaissir, mon angoisse… Je m'éveille toujours à ce moment-là […] »
Interprétation : ce rêve semble annoncer le sac de Winterfell et la disparition présumée des Stark qui y résidaient. De plus, il semble préfigurer et lié au rêve qu'ont fait Bran et Rickon qui annonçait la mort de lord Eddard. Encore une fois, des révélations concernant les origines de Jon semblent liées à ce que renferment les cryptes de Winterfell.
Deuxième rêve de Jon
La nuit qui précède la découverte du cadavre au-delà du Mur de Jafer Flowers, Jon a un autre rêve similaire concernant les cryptes de Winterfell[7].
[…] Il errait dans le château désert à la recherche de son Père, parvenait aux cryptes et, pour la première fois, s'y aventurait. Alerté dans les ténèbres par le raclement de la pierre contre la pierre, il se retournait et voyait s'ouvrir, un à un, noirs, glacés, les caveaux. Et les rois morts en émergeaient, titubants, quand il s'éveilla, nuit de poix, le cœur déchaîné. Et Fantôme eut beau, d'un bond, venir le rejoindre et lui fourrer sa truffe sur tout le visage, la terreur persistait, tenace, irrépressible. Alors, n'osant se rendormir, il avait préféré gagner le faîte du Mur et y marcher jusqu'à ce que pointent, à l'est, les premières lueurs de l'aube […]
Interprétation : ce rêve semble encore annoncer une importance des cryptes de Winterfell concernant Jon et sa filiation.
Rêve d'Arya
Arya fait ce cauchemar dès son arrivée à Port-Réal. Lors de son périple souterrain dans le Donjon Rouge, elle se remémore[8].
"Lors de son arrivée à Port-Réal, le cauchemar l’avait tourmentée qu’elle s’égarait dans le château. Et Père avait beau répéter que le Donjon Rouge était moins vaste que Winterfell, ses rêves le lui représentaient sous les espèces immenses et inextricables d’un dédale sans fin de murs qui, sur ses talons, changeaient incessamment de place et d’aspect. Elle se voyait errant, de salle en salle, dans une atmosphère glauque, au long de tapisseries délavées, descendant d’interminables escaliers à vis, traversant d’un trait des cours bizarres, empruntant parfois des ponts jetés sur le vide où l’écho de ses appels demeurait sans réponse. A certains endroits, la pierre rougeâtre des murs semblait dégoutter de sang, et nulle part ne s’ouvrait la moindre fenêtre. Il arrivait aussi qu’elle entendît la voix de Père, mais toujours loin, loin... ! et, si fort qu’elle courût pour le rattraper, toujours s’éloignait sa voix, s’éloignait, s’éloignait, s’éteignait enfin, l’abandonnant à sa solitude en pleines ténèbres. "
Interprétation : ce rêve préfigure la mort d'Eddard Stark « broyé » par le pouvoir en place - symbolisé par le Donjon Rouge - et le désarroi dans lequel Arya se trouvera à la suite de celle-ci.
Rêves de Daenerys
Premier rêve de Daenerys
La nuit précèdent son mariage avec Khal Drogo, la princesse Daenerys Targaryen fait son premier rêve de dragon[9] :
Elle en avait vu un [dragon] en rêve, la nuit précédente, pourtant. Viserys était en train de la battre, affolée, nue, de la torturer. Elle lui échappait en courant mais, comme appesantis, ses membres la trahissaient, la livrant à de nouveaux sévices, elle trébuchait, tombait. « Tu as réveillé le dragon, criait-il en lui donnant des coups de pied, réveillé le dragon, réveillé le dragon. » Les cuisses luisantes de sang, elle fermait les yeux, se mettait à gémir et, aussitôt, comme en réponse, éclataient le hideux vacarme d’une déchirure, le brasillement d’un incendie terrible. Et lorsqu’elle soulevait ses paupières, Viserys avait disparu, d’immenses colonnes de feu s’élevaient tout autour, dont le dragon occupait le centre. Il tourna lentement sa tète prodigieuse, et il venait de plonger ses yeux embrasés dans les siens quand elle se réveilla, tremblante et baignée de sueur. La plus grande peur de sa vie…
Interprétation : ce rêve mêle la réalité, avec les persécutions de Viserys et les peurs liées à son mariage imminent, et les événements à venir avec la naissance des dragons lors du bûcher funéraire de Drogo. Toutefois, il n'est fait référence qu'à un seul dragon qui n'est ici décrit que par ses yeux embrasés, qui semblent toutefois, à la lumière du rêve suivant, évoquer le futur de Daenerys.
Second rêve de Daenerys
son rêve de dragon. Viserys, cette fois, n’y figurait pas. Elle seule, face au monstre. Dont les écailles, d’un noir de nuit, rutilaient, poisseuses de sang. De mon sang, devina-t-elle. Dont les yeux avaient l’incandescence de mares de magma. Dont la gueule, en s’ouvrant, crachait un jet de flammes rugissant. Et qui, pourtant, lui chantait un chant, à elle, personnellement. Alors, elle ouvrait les bras au feu, l’étreignait, s’y laissait entièrement sombrer, s’en laissait purifier, récurer, tremper. Elle sentait sa chair grésiller, noircir, tomber en lambeaux, elle sentait son sang bouillir et s’évaporer, mais par une opération indolore dont elle se sentait sortir énergique et vierge et farouche...[10]
Interprétation :
Troisième rêve de Daenerys
Après son accouchement, Daenerys délire[11] :
Des ailes obombraient ses songes enfiévrés.
« Tu ne voudrais pas réveiller le dragon, si ? » (<répétitions, plus bas = «...» >)
Elle descendait une immense salle, haut voûtée d’arceaux de pierre. Elle ne pouvait regarder en arrière, ne devait pas regarder en arrière. Devant se trouvait une porte, une porte qui semblait minuscule, en raison de la distance, mais dont, même de si loin, se discernait la peinture rouge. Elle hâtait le pas, et, sur le dallage, ses pieds nus laissaient des empreintes sanglantes.
«...»
Sous le soleil étincelait la mer Dothrak, la plaine houleuse et vivante aux senteurs capiteuses d’humus et de mort. Le vent balayait les herbes et y faisait courir de longues risées aquatiques. Drogo l’enserrait dans ses bras puissants et, d’une main, lui caressait le sexe, l’ouvrait et y suscitait la douce moiteur qui n’appartenait qu’à lui, et le sourire des étoiles Ŕ le firmament diurne était constellé d’étoiles Ŕ ruisselait sur eux. « La maison », murmurait-elle à l’instant où il la pénétrait et déversait en elle sa semence, mais soudain s’éclipsaient les étoiles, d’immenses ailes voilaient l’azur, l’univers s’embrasait.
«...»
Le chagrin creusait les traits de ser Jorah. « Rhaegar fut le dernier dragon », disait-il. Ses mains translucides se chauffaient aux rougeoiements d’un brasero où se consumaient, tels des charbons ardents, des oeufs de pierre. Il se tenait là un instant, l’instant d’après le dissipait, chair incolore et fluide d’une fluidité plus impalpable que la brise. « Le dernier dragon », soufflait-il, aussi ténu qu’une volute, avant de s’évanouir. Elle percevait, dans son dos, l’étau des ténèbres, et la porte rouge se faisait, là-bas, plus lointaine, plus inaccessible que jamais.
«...»
Viserys se dressait devant elle, vociférant : « Le dragon ne quémande pas, catin ! Le dragon n’a pas d’ordres à recevoir de toi ! Je suis le dragon, et la couronne m’écherra. » L’or en fusion dégoulinait comme de la cire sur son visage, y ravinant des ornières de chair en feu. « Je suis le dragon, et la couronne m’écherra ! glapissait-il, et ses doigts, cinglants comme des aspics, lui mordaient les tétons, les pinçaient, s’acharnaient à les tordre lors même que les yeux incandescents se mettaient à couler comme marmelade le long des joues calcinées, noircies.
«...»
La porte rouge était si loin, là-bas, si loin ! et si proche, si proche le souffle glacé qui la talonnait, l’effleurait déjà... ! Qu’il l’atteignît, et elle mourrait, mourrait d’une mort pire que la mort, d’une mort qui la condamnerait à hurler seule dans les ténèbres pour l’éternité. Elle prit ses jambes à son cou.
«...»
Une formidable chaleur l’habitait, une chaleur qui lui dévastait le sein. Grand, fier, son fils avait le teint cuivré de Drogo mais sa blondeur d’argent à elle, et des yeux violets taillés en amandes. Et il lui souriait, levait la main vers elle mais, lorsque s’ouvrait sa bouche, il en sortait des flots de feu. Au travers de sa poitrine, elle voyait son coeur en flammes et, en un clin d’oeil, plus rien, des cendres, une mèche de chandelle recroquevillée. Elle pleurait son enfant, pleurait la promesse des douces lèvres attachées à sa gorge, pleurait, mais ses larmes fumaient et s’évaporaient au contact de sa peau.
«...»
Parés du somptueux manteau, mais délavé, des rois, des spectres bordaient l’allée centrale de l’immense salle. Leur poing serrait de pâles épées de feu. Ils avaient tantôt des cheveux d’argent, tantôt d’or, tantôt de platine blanc, des prunelles tantôt d’opale et tantôt d’améthyste, ou de jade, ou de tourmaline. « Plus vite ! criaient-ils, plus vite ! plus vite ! » Sous sa course éperdue se liquéfiaient les dalles. « Plus vite ! » criaient les spectres d’une seule voix, et, tout en pleurs, elle se ruait de l’avant. Un grand poignard de douleur lui dévalait l’échine, et elle sentait sa peau céder, se déchirer, et l’âcre odeur de sang brûlé la suffoquait, et l’ombre des ailes planait sur le galop panique de Daenerys Targaryen.
« ...réveiller le dragon... »
La porte se dessinait devant elle, si près, si près ! la porte rouge, la salle n’était plus guère qu’un mirage, tout autour, le froid, derrière, perdait du terrain. Et voici qu’abolie la pierre elle se retrouvait volant au travers de la mer Dothrak, volait haut, de plus en plus haut, par-dessus les longues risées vertes, et l’ombre terrifiante de ses ailes mettait en fuite tout ce qui vivait, tout ce qui respirait. Et le parfum de la maison flattait ses narines, elle l’apercevait, la maison, là, juste après cette porte, là, des prairies verdoyantes et de vastes demeures de pierre et des bras qui lui tiendraient chaud, là. Elle ouvrit la porte à la volée...
« ...le dragon... »
...et vit, revêtu d’une armure aussi noire et satinée que son étalon, coiffé d’un heaume dont rougeoyait sourdement l’étroite visière, son frère Rhaegar. « Le dernier dragon, chuchota tout bas, quelque part, la voix de ser Jorah. Le dernier, le dernier. » Elle releva la visière noire de l’apparition. Derrière se dissimulait son propre visage. Puis seule subsista sur ces entrefaites, indéfiniment, la souffrance du feu qui lui dévorait les entrailles, parmi des murmures d’astres.
Interprétation :
Prophétie de Mirri Maz Duur
Prophétie du dosh khaleen
Devant le dosh khaleen et tout le khalasar de son mari, Daenerys accomplit le rite de manger cru et encore fumant le cœur d’un étalon sauvage. La plus vieille des devineresses révèle alors le destin de son enfant[12]:
«Il chevauche aussi prompt que le vent et, dans son sillage, son khalasar inonde la terre, des myriades d’hommes, avec au poing des arakhs aussi étincelants que la lame des faux. Farouche comme une tornade sera ce prince. Ses ennemis trembleront devant lui, leurs femmes verseront des larmes de sang et, la chair en deuil, s’abandonneront. Les clochettes de sa chevelure sonneront l’annonce de sa venue et, à son seul nom frémiront sous leurs tentes en pierre les faces-de-lait. » ... « Le prince chevauche, et c’est lui, l’étalon qui montera le monde. »
Dans ACOK
"Rêves de loup"
Première chanson de Bariol
Rêves verts de Jojen
Cauchemar de Theon
Prophéties et visions chez les Nonmourants
Visions dans la chambre de l'hôtel
Daenerys entre dans l'hôtel des Nonmourants et s'enfonce dans les entrailles du bâtiment. Elle doit prendre la porte de droite, toujours la porte à sa droite. D'autres portes s'ouvrent cependant sur son chemin, et elle assiste à plusieurs scènes allégoriques, passées, présentes, futures :
Dans une pièce se tordait à même le sol une beauté nue sur qui s’agitaient quatre petits hommes. Ils avaient, à l’instar du serviteur nain, des pattes roses minuscules et des museaux de rat pointus. L’un d’eux soubresautait entre les cuisses de la femme, un autre s’acharnait sur ses seins, lui ravageant les tétons dans ses mandibules écarlates, les déchiquetant et les mastiquant.
Interprétation : cette scène est généralement comprise comme une vision allégorique de la guerre des Cinq Rois qui ravage Westeros au même moment. La femme représenterait les Sept Couronnes, et les quatre nains, les quatre rois qui se sont déclarés comme tels, et qui s'affrontent pour le Trône de Fer. Renly étant mort quelques temps avant la visite de Daenerys à l'hôtel des Nonmourants, cela expliquerait qu'il ne soit pas représenté.
Elle tomba plus loin sur un banquet de cadavres. Abominablement massacrés, les convives gisaient pêle-mêle, recroquevillés parmi des sièges renversés, des tables à tréteaux démolies, dans des mares de sang mal coagulé. Certains n’avaient plus de membres ni même de tête. Des mains tranchées tenaient toujours qui coupe sanglante, qui cuillère de bois, pilon rôti, morceau de pain. De son trône les dominait un mort à face de loup. La tête couronnée de fer, il tenait en guise de sceptre un gigot d’agneau, et, lourd d’un appel muet, son regard suivait Daenerys.
Interprétation :
Elle prit la fuite pour s’y dérober, mais ne dépassa pas la porte suivante. Je connais cette pièce, se dit-elle. Les énormes poutres lui en étaient familières, ainsi que leurs sculptures en masques animaliers. Et, par la fenêtre, s’apercevait un citronnier ! A cette vue, la nostalgie lui poignit le coeur. La maison à la porte rouge, la maison de Braavos... Cette pensée lui avait à peine traversé l’esprit qu’entra, pesamment appuyé sur sa canne, le vieux ser Willem. « Vous voici donc, petite princesse, dit-il, gentiment bourru. Venez venez, ma dame, pressa-t-il, vous êtes ici chez vous, ici, vous ne risquez rien. » Sa grosse main tordue se tendait vers elle, aussi parcheminée qu’affectueuse, et Daenerys n’éprouvait qu’un désir, un désir plus impérieux qu’aucun désir jamais, la saisir et l’étreindre et la baiser.
Interprétation :
Enfin s’esquissèrent à gauche des vantaux de bronze massif et beaucoup plus grands que les précédents qui, à son approche, s’ouvrirent soudain, la forçant à s’arrêter et à regarder. Par-delà se devinait, ténébreuse, une salle de pierre, la plus vaste qu’elle eût jamais vue. Du haut de ses murs la dévisageaient des crânes de dragons défunts. Parmi les barbelures agressives d’un trône en surplomb se voyait un vieillard paré de robes somptueuses, un vieillard aux yeux sombres et à la longue chevelure argentée. « Laisse-le régner sur de la viande cuite et des os calcinés, disait-il à un homme debout à ses pieds. Laisse-le être le roi des cendres. » Labourant de ses griffes soieries et peau, Drogon cria sa terreur, mais le vieillard du trône ne l’entendit point, et Daenerys poursuivit sa route.
Interprétation :
Viserys, songea-t-elle d’abord à l’étape suivante, mais un second coup d’oeil la détrompa. S’il avait bien les cheveux de son frère, l’homme était de plus haute taille, et ses prunelles étaient non pas lilas mais d’un indigo prononcé. « Aegon, disait-il à une femme qui, couchée dans un grand lit de bois, donnait le sein à un nouveau-né. Se peut-il meilleur nom pour un roi ? — Composeras-tu une chanson pour lui ? demanda la femme. — Il en a déjà une, répliqua l’homme. Comme il est le prince qui fut promis, sienne est la chanson de la glace et du feu. » Il leva les yeux, ce disant, et, à la manière dont son regard croisa celui de Daenerys, elle eut l’impression qu’il la voyait, là, debout en deçà du seuil. « Il doit y en avoir cependant une autre, ajouta-t-il sans qu’elle parvînt à savoir s’il s’adressait à sa compagne ou à elle-même. Le dragon a trois têtes. » Il gagna la banquette de la fenêtre, prit une harpe et laissa ses doigts courir avec légèreté sur les cordes d’argent. Une douce tristesse envahit la chambre et, tandis que lui-même et l’épouse et le nourrisson s’évanouissaient comme brume à l’aube, seuls s’attardèrent des accords épars qui talonnaient la fuite de Daenerys.
Interprétation :
La pause la trouva dans une pièce de pierre, une de plus, froide et humide..., mais où la porte en face avait, pour changer, la forme d’une bouche ouverte ; à l’extérieur se tenait, dans l’herbe, sous les arbres, Pyat Pree. « Les Nonmourants en auraient-ils si tôt terminé avec vous ? demanda-t-il d’un ton incrédule. — Si tôt ? dit-elle, suffoquée. Voilà des heures que je marche, et je ne les ai toujours pas trouvés. — Vous avez dû commettre une erreur. Venez, je vais vous guider. » Il lui tendit la main. Elle hésita. Il y avait encore une porte à droite, fermée... « Ce n’est pas la bonne, affirma Pyat Pree d’un ton péremptoire et guindé, ses lèvres bleues ne marquant que réprobation. Les Nonmourants ne sauraient attendre éternellement. — Nos petites vies ne leur sont ni plus ni moins qu’un battement d’ailes de mite, lui repartit-elle de mémoire. — Enfant opiniâtre. Vous allez vous perdre et ne trouverez jamais. » Elle ne s’en détourna pas moins de lui pour gagner la porte à nain droite. « Non ! s’exclama-t-il d’une voix de fausset. Non, venez à moi, à moi, venez à moâââââââ ! » Son visage s’éboula du dedans, devint quelque chose de pâle et de larvaire.
Interprétation :
Elle finit tout de même par aboutir sur un palier. A sa droite béait à deux battants une large porte de bois marquetée d’ébène et de barral dont les grains noir et blanc s’enlaçaient et s’enchevêtraient en rinceaux qui formaient des motifs d’une étrange complexité que leur magnificence n’empêchait pas d’être un peu angoissants [...]. Dans une immense salle se tenait la fleur splendide des magiciens. Des robes somptueuses d’hermine, de velours rubis et de brocart d’or en paraient certains. D’autres privilégiaient le travail exquis d’armures cloutées de gemmes, des chapeaux coniques constellés d’étoiles en coiffaient plusieurs. Drapées dans des voiles d’une inconcevable beauté les côtoyaient des femmes. Par les vitraux des baies se déversaient des flots multicolores de soleil, et l’atmosphère palpitait d’une musique telle que Daenerys n’avait jamais rêvé pareil enchantement. Un homme d’allure royale en ses riches atours se leva dès qu’il l’aperçut et sourit. « Soyez la bienvenue, Daenerys Targaryen. Venez et partagez les mets de l’à jamais. Vous voyez en nous les Nonmourants de Qarth. — Voici longtemps que nous vous attendions, dit sa voisine dont la tenue, rose et argent, laissait à découvert, selon les usages de Qarth, la gorge la plus parfaite qu’on pût désirer. — Nous savions que vous deviez venir, reprit le magicien roi. Nous le savions depuis des millénaires et n’avons cessé d’attendre cet instant. Nous avons envoyé la comète vous montrer la voie. — Nous devons vous faire part du savoir que nous détenons, dit un éblouissant guerrier en armure émeraude, et vous munir d’armes magiques. Vous avez surmonté chaque épreuve. A présent, venez vous asseoir parmi nous, nous ne laisserons sans réponse aucune de vos questions. »
Interprétation :
Prophéties des Nonmourants
Visions des Nonmourants
Première prophétie de Quaithe
Dans ASOS
Rêves du Fantôme de Noblecœur
Premiers rêves du Fantôme
Seconds rêves du Fantôme
Visions de Thoros
Prophétie de Mélisandre : le retour d'Azor Ahai
Quatrième rêve de Daenerys
Rêve de Jojen
Deuxième chanson de Bariol
Dans AFFC
Prédiction de Maggy la Grenouille
Dans ADWD
Deuxième prophétie de Quaithe
« Les chandelles de verre se consument. Bientôt viendra la jument pâle et, après elle, les autres. Le kraken et la flamme noire, le lion et le griffon, le fils du soleil et le dragon du comédien. Ne te fie à aucun d’eux. Souviens-toi des Nonmourants. Défie-toi du sénéchal parfumé. ... Daenerys. Souviens-toi des Nonmourants. Souviens-toi de qui tu es. »[13]
« Rappelle-toi qui tu es, Daenerys, chuchotèrent les étoiles avec la voix d’une femme. Les dragons le savent. Et toi ? »[14]
Prophétie de Mélisandre : le sang des rois
Prophétie de Mélisandre : la fille à cheval, des poignards dans l'obscurité...
"Montrez-moi Stannis, Seigneur, pria-t-elle. Montrez-moi votre roi, votre instrument. Des visions dansèrent devant elle, d’or et d’écarlate, palpitant, se formant, se fondant et se dissolvant l’une dans l’autre, des configurations étranges, terrifiantes, séduisantes. Elle vit de nouveau les visages sans yeux, qui la contemplaient de leurs orbites pleurant le sang. Ensuite, les tours en bord de mer, croulant sous la marée de ténèbres qui les engloutissait, montée des profondeurs. Des ombres dessinant des crânes, des crânes qui se changeaient en brume, des corps entremêlés par le désir qui se tordaient, roulaient, se déchiraient. À travers des rideaux de flammes, de grandes ombres ailées tournoyaient sur un ciel dur et bleu."[15]
Interprétation :
"La fille. Je dois retrouver la fille, la fille en gris, sur un cheval agonisant. [...] Une fille, aussi grise que cendre, et sous mes yeux elle s’est effritée pour s’envoler"[15]
Interprétation :
"Un visage se forma dans l’âtre. Stannis ? s’interrogea-t-elle, l’espace d’un instant seulement… Mais non, ce n’étaient pas ses traits. Un visage de bois, blême comme les cadavres. Était-ce l’ennemi ? Mille prunelles rouges flottèrent dans la montée des flammes. Il me voit. À ses côtés, un garçon au visage de loup rejeta sa tête en arrière et hurla"[15]
Interprétation :
"Des tourbillons de neige descendirent d’un ciel obscur et des cendres montèrent à leur rencontre, gris et blanc tournoyant ensemble tandis que des flèches embrasées décrivaient des paraboles au-dessus d’un rempart de bois et que des créatures mortes avançaient en silence d’un pas lourd dans le froid, sous une immense falaise grise au sein de laquelle brûlaient des feux dans cent cavernes. Puis le vent se leva et le brouillard blanc déferla comme une vague d’un froid impossible, et, un par un, les feux s’éteignirent. Ensuite ne demeurèrent que les crânes. La mort, décida Mélisandre. Les crânes sont la mort"[15].
"Les flammes crépitaient doucement et dans leurs craquements la prêtresse rouge entendit chuchoter le nom de Jon Snow. Son long visage flotta devant elle, souligné de langues rouges et orange, apparaissant et disparaissant, une ombre entrevue derrière un rideau qui oscillait. Tantôt il était homme, tantôt loup, puis de nouveau homme. Mais les crânes étaient là aussi, les crânes le cernaient tous. Mélisandre avait déjà vu le danger, avait tenté de mettre le jeune homme en garde. Des ennemis tout autour de lui, des poignards dans le noir. Il ne voulait pas écouter. [...] Des crânes. Un millier de crânes, et de nouveau le bâtard. Jon Snow. [...] Je prie pour entrevoir Azor Ahaï, et R’hllor ne me montre que Snow[N 1]."[15]
« Vos vaisseaux sont perdus. Tous. Pas un homme ne reviendra. J’ai vu cela dans mes feux.» [16]
Chansons de Bariol à Châteaunoir
- « Dans le noir, les géants dansent... Je sais, je sais, hé hé hé. »[17]
- « Sous la mer, les tritons s’empiffrent de soupe d’étoile de mer, et tous les serviteurs sont des crabes ... Je le sais, je le sais, hé, hé, hé. » [18]
- « Allons, allons, chantonna-t-il. Venez avec moi sous la mer, allons, allons, allons. » (à Val) [19]
- « Nous marcherons dans la mer et en ressortirons. Sous les vagues, nous chevaucherons les hippocampes, et des sirènes souffleront dans des conques pour annoncer notre arrivée, oh, oh, oh. » [16] « Sous la mer, les hommes épousent les poissons... Que oui, que oui, que oui. » c70
Visions de Moqorro
Sur le Selaesori Qhoran
« Des dragons, anciens et nouveaux, vrais et faux, lumineux et ténébreux. Et toi. Un petit homme avec une grande ombre, montrant les dents au milieu de tout cela. » « Leurs ombres seulement, répondit Moqorro. Une, par-dessus tout. Une créature haute et tordue, avec un oeil noir et dix longs bras, voguant sur une mer de sang. » [20]
Sur le Fer Vainqueur
- « Je vous ai vu dans les feux nocturnes, Victarion Greyjoy. Vous avancez à travers les flammes, grave et féroce, votre grande hache ruisselant de sang, aveugle aux tentacules qui vous enserrent le poignet, le cou et la cheville, les fils noirs qui vous font danser. c57
- "/Victarion/" désigna le mestre. « Lui. Qu’on lui tranche la gorge et qu’on le jette à la mer, et nous aurons des vents favorables jusqu’à Meereen. » Moqorro avait vu cela dans ses feux. Il avait également vu que la garce était mariée, » [21]
- « Il n’en est pas besoin. Le Maître de la Lumière m’a montré votre valeur, lord Capitaine. Chaque nuit dans mes feux, j’aperçois la gloire qui vous attend. » [22]
Visions de Bran
adwd, c35:
- qu’ils grandissent aussi proches que des frères, avec l’amour pour tout partage, priait-il, et que la dame mon épouse trouve en son coeur de pardonner…
- deux enfants dansaient à travers le bois sacré, échangeant des hurlements tout en se battant en duel avec des branches cassées. La fille était l’aînée, et la plus grande des deux.
- une femme enceinte émergea de l’étang noir, nue et ruisselante, pour s’agenouiller devant l’arbre et implorer les dieux de lui donner un fils qui la vengerait.
- plusieurs visions = 2 dernières pages; [23]
Troisième rêve de Jon
[24]
il rêva de sauvageons qui sortaient en hurlant des bois, avançant au mugissement lugubre des trompes de guerre et au roulement des tambours. Bam DAMNE Bam DAMNE Bam DAMNE, tonnait la rumeur, un millier de coeurs battant à l’unisson. Certains portaient des piques, d’autres des arcs ou des haches. Nombre d’entre eux avaient des chariots en os, tractés par des attelages de chiens grands comme des poneys. En leur sein marchaient à pas lourds des géants hauts de quarante pieds, avec
des massues de la taille de chênes.
« Tenez bon, criait Jon Snow. Repoussez-les. » Il se dressait au sommet du Mur, seul. « Des flammes, criait-il, abreuvez-les de flammes », mais il n’y avait personne pour l’écouter.
Ils sont tous partis. Ils m’ont abandonné.
Des traits brûlants fusaient en chuintant, escortés de traînées ardentes. Des épouvantails frères dégringolaient, leurs capes noires embrasées. « Snow », criailla un aigle tandis que l’ennemi grimpait sur la glace comme autant d’araignées. Jon était caparaçonné de glace noire, mais sa lame flambait rouge à son poing. Au fur et à mesure que les morts gagnaient le sommet du Mur, il les rejetait en bas, pour qu’ils mourussent de nouveau. Il tua une barbe grise et un jouvenceau imberbe, un géant, un échalas aux dents limées, une fille aux épais cheveux roux. Trop tard, il reconnut Ygrid. Elle disparut aussi vite qu’elle avait surgi.
Le monde fondit en un brouillard rouge. Jon frappait, taillait et estoquait. Il abattit Donal Noye et éventra Dick Follard – Sourd- Dick. Qhorin Mimain s’écroula à genoux, essayant en vain d’étancher le flot de sang à son cou. « C’est moi, le seigneur de Winterfell », hurla Jon. Devant lui à présent se tenait Robb, ses cheveux trempés de neige fondante. Grand-Griffe lui emporta la tête.
Cinquième rêve de Daenerys
Dans TWOW
Rêve de Teora Toland
Dans THK
Rêve de Daeron
Dans TMK
Rêves de Daemon
Premier rêve de Daemon
Second rêve de Daemon
Dans TPATQ
Vision d'Alys Rivers
Voir aussi
Notes et références
Notes
Références
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 18, Bran.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 67, Bran.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 17, Bran.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 29, Bran.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 59, Eddard.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 27, Jon.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 53, Jon.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 33, Arya.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 12, Daenerys.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 24, Daenerys.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 69, Daenerys.
- ↑ A Game of Thrones, Chapitre 47, Daenerys.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 12, Daenerys.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 72, Daenerys.
- ↑ 15,0, 15,1, 15,2, 15,3 et 15,4 A Dance with Dragons, Chapitre 32, Mélisandre.
- ↑ 16,0 et 16,1 A Dance with Dragons, Chapitre 70, Jon.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 45, Jon.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 50, Jon.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 54, Jon.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 34, Tyrion.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 57, Le prétendant de fer.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 68, Le briseur de roi.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 35, Bran.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 59, Jon.
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