Les Eyrié

De La Garde de Nuit
Révision datée du 24 août 2023 à 00:12 par Nogetran (discussion | contributions) (Les Eyrié)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher
Les Eyrié
Informations
V.O. The Eyrie [N 1]
Nature forteresse
Localisation
Mm leseyrie.jpg

Blasons
Les Eyrié sont le fief de la maison Arryn

Depuis l'établissement de la suzeraineté des Arryn sur la vallée à laquelle ils ont donné leur nom[1], les Eyrié [N 2] sont leur résidence estivale[2]. C’est un château relativement modeste, doté de sept tours blanches et de très peu de bâtiments annexes[3], mais qui n'en est pas moins l'une des forteresses les plus prestigieuses des Sept Couronnes[4], notamment du fait de sa situation qui la rend quasiment imprenable. En effet, les Eyrié sont bâtis sur un épaulement de la Lance du Géant, une montagne du massif des montagnes de la Lune, haute de vingt mille pieds (soit environ 6 100 mètres). De ce fait, l’approvisionnement du château s'effectue par plusieurs nacelles suspendues à des treuils[3].

Histoire

Construction

Le château néogothique de Neuschwanstein, en Bavière, inspiration de George R. R. Martin pour les Eyrié.

La construction des Eyrié commence sous le règne de Roland Ier Arryn, quatrième roi de la Montagne et du Val, qui voulait un siège royal plus prestigieux que les Portes de la Lune. Il choisit d'installer son château sur la Lance du Géant pour sa sécurité contre d'éventuelles attaques, et également pour rappeler comment Artys Arryn avait vaincu Robar II Royce en passant par les sommets. La construction est particulièrement lente, car il faut préalablement tracer une route en lacets à travers le flanc rocailleux de la montagne. Des tailleurs de pierre sont commissionnés pour former des degrés là où le dénivelé rend les hauteurs inaccessibles. Rebuté par l'aspect du marbre du Val, le roi Roland choisit un marbre blanc, veiné de bleu qu'il fait venir depuis Torth[5]. La construction est lente et n'implique aucune forme d'assistance magique[6]. De fait, les pierres blanches[3] et le marbre blanc veiné de bleu[7] sont hissés par des mules via le chemin escarpé qui permet d'accéder au pied de l'épaulement, puis treuillés jusqu'au sommet de celui-ci[3]. Quatre ouvriers, un maître tailleur de pierre et des centaines de mules meurent au cours des travaux.

Roland Ier meurt alors que les premières pierres sont à peine posées. Son fils et son petit-fils poursuivent son œuvre. Son arrière-petit-fils, Roland II, interrompt la construction pendant quatre ans pour financer une campagne dans le Conflans. Le château à moitié construit est abandonné aux aigles. A la mort de Roland II, son frère Robin Arryn reprend la construction des Eyrié. Il faut encore quarante-trois ans et quatre rois pour que le château soit habitable. A la fin de la construction, il aurait été désigné comme « le plus magnifique bâtiment jamais édifié de main d'homme, un palais digne des dieux eux-mêmes » par son premier mestre, Quince[5].

Pendant le règne des Targaryen

Alors que Sharra Arryn, reine régente du Val, avait organisé les défenses de sa forteresse contre les armées des Targaryen, la reine Visenya atterrit directement aux Eyrié sur le dos de son dragon Vhagar. Toute résistance s'avérant inutile face au dragon, la reddition du Val se fait de façon pacifique, et le jeune Ronnel Arryn est confirmé dans sa place de seigneur du Val[8]. Par la suite, le roi Aegon Ier Targaryen visite le château à plusieurs reprises lors de ses pérégrinations royales[9].

En l'an 37, Jonos Arryn se rebelle contre son frère, Ronnel, et contre le nouveau roi des Sept Couronnes, Aenys Ier Targaryen. Il s'empare des Eyrié, projette son frère à travers la Porte de la Lune et soutient le siège mené par les vassaux du Val. Toutefois, à l'arrivée du prince Maegor Targaryen sur le dragon Balerion, les partisans de Jonos l'abandonnent et le jettent à son tour par la Porte de la Lune, puis se rendent pour échapper au feu-dragon. Ils sont tous exécutés par pendaison[10].

En l'an 52, les Eyrié reçoivent la visite du roi Jaehaerys Ier Targaryen lors de sa première pérégrination royale[11].

En l'an 80, lord Rodrik Arryn épouse la princesse Daella Targaryen. Après leur mariage, le marié emmène son épouse aux Eyrié. Un an et demi après, la princesse meurt de fièvres puerpérales après avoir donné naissance à une fille, Aemma Arryn[12].

En l'an 129, lorsqu'éclate la Danse des Dragons, le conseil noir décide d'envoyer aux Eyrié le prince de Peyredragon Jacaerys Velaryon sur son dragon Vermax comme émissaire de sa mère, la prétendante Rhaenyra Targaryen. Les Noirs espèrent gagner lady Jeyne Arryn et le Val à leur cause. Sachant que la seule faiblesse des Eyrié sont les dragons, lady Jeyne réclame qu'un dragonnier et son dragon soient placés aux Eyrié pour les défendre si les Verts venaient à attaquer[13]. Dès la fin de l'année, le prince Jacaerys expédie dans le Val son frère cadet, Joffrey Velaryon, dragonnier de Tyraxès, et sa cousine, Rhaena Targaryen. Celle-ci n'est pas encore dragonnière, mais elle emporte avec elle des œufs de dragon dans l'espoir qu'un d'eux va éclore[14]. L'année suivante, le prince Joffrey est rappelé à Port-Réal auprès de sa mère, mais Rhaena demeure comme pupille aux Eyrié[15], où un des œufs finit par éclore, donnant naissance au dragon Point du Jour[16].

Description

Accès au château

Depuis les Portes de la Lune, résidence hivernale de la maison Arryn[1], on accède en une demi-journée au château par un chemin escarpé, défendu par trois forts : Pierre, Neige et Ciel (les Eyrié se dressant à six cents pieds, soit environ deux cents mètres, au-dessus de Ciel). De ces forts, on peut facilement défendre l’étroit chemin d’accès, en précipitant par exemple des rochers sur la tête des assaillants. Un assaut direct des Eyrié est pratiquement impensable, tant il coûterait d’hommes pour gravir la montagne. De même, un siège a peu de chances de succès, car le château, bien que petit, est doté de greniers et de caves gigantesques, presque aussi grands que ceux de Winterfell, ce qui fait que l’assiégeant aurait probablement plus de difficultés à subvenir à ses besoins dans cette région rocailleuse que l’assiégé. Et dans l’hypothèse où il y parviendrait, la durée nécessaire au siège serait telle que les défenseurs auraient tout le temps d’attendre du renfort[3]. Depuis Ciel, la fin de l'ascension s'effectue par une cheminée naturelle dotée d'un escalier grossier fait de prises pour les mains et les pieds excavées dans la roche. Les personnes n'ayant pas la condition physique pour réaliser cette ascension peuvent emprunter un monte-charge hissé par des treuils[3] activés par des bœufs[N 3][2]. Ces deux voies d'accès débouchent dans une pièce située au plus bas des fondations de la forteresse, la salle aux treuils[17].

Le château

De taille plutôt modeste[N 4][18], les Eyrié sont bâtis dans une pierre blanche qui confère un aspect immaculé à ses murailles à pic[18] et à ses sept tours (dont la tour de la Lune qui semble abriter les appartements seigneuriaux[1], et la tour de la Vierge qui, située la plus à l'est, domine le fort de Ciel[17]). Elle comporte de vastes greniers et peut abriter près de cinq cents personnes[3]. Depuis la salle aux treuils dans laquelle émerge l'accès aux Eyrié via Ciel, il faut grimper un escalier pour accéder à la Chambre au Croissant qui la surplombe. Celle-ci constitue le vestibule de la forteresse. Ensuite, après une volée de marches, surplombée par trois assommoirs, qui contourne les cryptes et les oubliettes, et qui est verrouillée à son bout par une herse, le visiteur accède à une galerie aux murs ornés d'une douzaine de tapisseries et qui permet d'entrer dans le château proprement dit[17]. Entouré par les tours blanches se trouve un jardin gazonné[19] doté de buissons et de nombreuses statues[18], dont une représentant vraisemblablement lady Alyssa Arryn[19]. Ce jardin est dominé par une terrasse sur laquelle donnent les appartements seigneuriaux[19][18]. Le jardin était initialement destiné à être un bois sacré mais, malgré la terre apportée depuis la vallée, le sol rocheux des Eyrié n'a jamais permis à un arbre, et a fortiori à un barral, d'y prendre racine[19][18]. L'allée de la grande salle des Arryn, orientée nord-sud, est bordée de sveltes piliers cannelés de marbre blanc veiné de bleu[7][1] et décorée d'un long tapis de soie bleu[18][1] qui mène au trône de bois blanc de barral[7][1] depuis lequel les Arryn siégeaient en tant que rois de la Montagne et du Val[20]. Les murs, parés de marbre blanc veiné de bleu, de la pièce sont dotés de torches[7] (plus d'une vingtaine) fixées par des appliques d'argent[1], celui de l'est étant percé de fenêtres étroites en arceau[18]. Au milieu de ce mur se trouve la porte de la Lune. On trouve aussi aux Eyrié une roukerie[1], ainsi qu'une grande loggia au sol recouvert de tapis de Myr[17]. Parmi les pièces remarquables, on compte également la salle d'audience du seigneur du Val, laquelle, confortable et bien chauffée, offre une vue imprenable sur la cascade[18]. Les appartements des tours sont généralement dotés de balcons[19] et de fenêtres condamnables par des volets. Par ailleurs, la plupart des pièces sont équipées de cheminées[17].

Rendre la justice aux Eyrié : bourreau et prisons

Les Eyrié présentent deux caractères originaux. D'une part, aucun bourreau n'y est appointé. En effet, dans la grande salle du château, une porte s'ouvre directement sur le gouffre, et les condamnés y sont précipités. Cette porte, fermée par trois barres et s'ouvrant vers l'intérieur[18], est appelée la porte de la Lune, car elle est constituée de bois blanc de barral et ornée d'un croissant de lune[7]. D'autre part, les prisons de la forteresse comprennent des cellules, appelées les cellules célestes. Celles-ci sont creusées dans la montagne, mais elles ne sont dotées que de trois murs, le quatrième côté donnant directement sur le vide, avec le sol six cents pieds (cent-quatre-vingts mètres) plus bas. Quant au sol, il est en pente plus ou moins prononcée vers le vide. S'ils ne tombent pas par accident, les prisonniers deviennent fous et finissent par se jeter d'eux-mêmes dans le vide, répondant à « l'appel du bleu »[7].

Les Eyrié

Avant AGOT

Lord Jon Arryn prend pour pupilles aux Eyrié les jeunes Eddard Stark et Robert Baratheon. Les trois hommes y nouent des liens très profonds et lord Arryn s'attache durablement à ses protégés[21]. Les deux adolescents, devenus amis, réjouissent la maisonnée et les salles de l'austère demeure retentissent alors de leurs rires[18].

Dans AGOT

Dès la mort de lord Jon Arryn à Port-Réal, lady Lysa Arryn prend la fuite avec son fils, le nouveau lord Robert Arryn, et l'ensemble de sa maisonnée pour se réfugier aux Eyrié[22]. Elle y tient sa cour au nom de son fils et se retrouve entourée de nombreux prétendants parmi la noblesse du Val[19]. Après la capture de Tyrion Lannister à l'auberge du carrefour, lady Catelyn Stark se réfugie dans le Val d'Arryn. Escortée par son oncle, ser Brynden Tully, elle gagne les Eyrié où elle est froidement reçue par lady Lysa, sa sœur[3]. Cette dernière fait enfermer Tyrion dans les cellules célestes d'où elle espère que ce dernier, tourmenté par le geôlier Mord, préfèrera se jeter dans le vide. Cependant, Tyrion obtient un duel judiciaire lors duquel il est représenté par le reître Bronn qui doit affronter ser Vardis Egen, le capitaine de la garde, qui représente sa suzeraine[7]. Le duel se déroule dans les jardins et voit la mort de ser Vardis, vaincu par Bronn qui obtient ainsi la grâce de Tyrion. Ces deux derniers sont alors renvoyés des Eyrié et du Val, alors que lady Catelyn et son oncle gagnent le Nord par le port de Goëville[19]. Après la mort de ser Vardis, ser Marwyn Belmore devient le nouveau capitaine de la garde[23].

Dans ACOK

Lady Lysa Arryn reste avec son fils aux Eyrié, d'où elle interdit à ses vassaux de prendre parti dans la guerre des Cinq Rois qui secoue le reste des Sept Couronnes. Elle conserve à son service le harpiste et chanteur Marillion dont elle s'est entichée, le couvrant de présents. La présence de ce parvenu excède les membres de la maisonnée de lady Lysa, mais cette dernière refuse d'écouter leurs doléances et plusieurs serviteurs et servantes sont chassés pour avoir décrié le rhapsode[18].

Dans ASOS

Après la mort du roi Joffrey Baratheon, et laissant exceptionnellement son fils seul, lady Lysa Arryn quitte avec une suite modeste les Eyrié pour rejoindre la demeure de lord Petyr Baelish dans les Quatre Doigts[4], afin de l'épouser. Elle retourne ensuite aux Eyrié avec son nouvel époux qu'elle nomme Protecteur du Val[18]. Ce dernier fait alors remplacer ser Marwyn Belmore par un homme à lui, ser Lothor Brune, qui devient le nouveau capitaine de la garde. Alors que les premières neiges tombent sur les Eyrié, lady Lysa surprend lord Petyr en train d'embrasser Sansa Stark (connue aux Eyrié sous le pseudonyme d'Alayne Stone, prétendue bâtarde de lord Petyr). Hystérique, elle menace cette dernière de la jeter par la porte de la Lune. Mais lord Petyr survient alors et, sous les yeux ébahis de Marillion, projette son épouse dans le vide. Le rhapsode, accusé du meurtre par lord Petyr[18], est alors enfermé dans une cellule céleste[1].

Dans AFFC

La mort de lady Lysa Arryn et la régence de lord Petyr Baelish sont mal acceptées par les plus puissants des seigneurs du Val d'Arryn[1]. Ces derniers, sous le nom de Seigneurs Déclarants, assiègent finalement la montagne avec près de six mille hommes, bloquant ainsi l'approvisionnement des Eyrié. La rouerie de lord Petyr qui les accueille au château pour parlementer, lui permet toutefois d'obtenir un délai de grâce d'un an[17]. L'hiver s'abat alors sur les Eyrié dont les derniers occupants gagnent la forteresse des Portes de la Lune[2].

Notes et références

Notes

  1. Eyrie désigne en anglais le nid des aigles (cf. eyrie sur en.wikipedia.org).
  2. De l'aveu de George R. R. Martin: So Spake Martin du 17 oct. 2000 : (en) SSM : "Frankfurt Bookfair 2000" sur westeros.org, l'architecture des Eyrié est inspirée de celle du château néogothique de Neuschwanstein, en Bavière (cf. château de Neuschwanstein sur fr.wikipedia.org).
  3. Ces derniers sont tués lorsque la maisonnée quitte la forteresse au début de l'hiver pour s'établir aux Portes de la Lune. Leur viande est salée, puis stockée aux Eyrié, où elle constitue le met principal du banquet qui fête le retour de l'été et de la maisonnée (cf. A Feast for Crows, Chapitre 42, Alayne).
  4. La forteresse des Eyrié est comparable en taille à la citadelle de Maegor (cf. A Storm of Swords, Chapitre 81, Sansa).

Références

  1. 1,0, 1,1, 1,2, 1,3, 1,4, 1,5, 1,6, 1,7, 1,8 et 1,9 A Feast for Crows, Chapitre 11, Sansa.
  2. 2,0, 2,1 et 2,2 A Feast for Crows, Chapitre 42, Alayne.
  3. 3,0, 3,1, 3,2, 3,3, 3,4, 3,5, 3,6 et 3,7 A Game of Thrones, Chapitre 35, Catelyn.
  4. 4,0 et 4,1 A Storm of Swords, Chapitre 69, Sansa.
  5. 5,0 et 5,1 Les origines de la saga, Les Eyrié.
  6. So Spake Martin du 05 sept. 2010 : (en) "Construction of the Eyrie (AussieCon4)" sur westeros.org
  7. 7,0, 7,1, 7,2, 7,3, 7,4, 7,5 et 7,6 A Game of Thrones, Chapitre 39, Tyrion.
  8. Feu et Sang : La Conquête d'Aegon.
  9. Feu et Sang : Le Dragon avait trois têtes. Le gouvernement sous le roi Aegon Ier.
  10. Feu et Sang : Les fils du Dragon.
  11. Feu et Sang : Naissance, mort et trahison sous le règne de Jaehaerys Ier.
  12. Feu et Sang : Le long règne. Jaehaerys et Alysanne. Diplomatie, descendance et douleur.
  13. Feu et Sang : La Mort des Dragons – Les Noirs et les Verts.
  14. Feu et Sang : La Mort des Dragons – Le Dragon rouge et le Dragon d'or.
  15. Feu et Sang : La Mort des Dragons – Le triomphe de Rhaenyra.
  16. Feu et Sang : La Mort des Dragons – Le bref et triste règne du roi Aegon II.
  17. 17,0, 17,1, 17,2, 17,3, 17,4 et 17,5 A Feast for Crows, Chapitre 24, Alayne.
  18. 18,00, 18,01, 18,02, 18,03, 18,04, 18,05, 18,06, 18,07, 18,08, 18,09, 18,10, 18,11 et 18,12 A Storm of Swords, Chapitre 81, Sansa.
  19. 19,0, 19,1, 19,2, 19,3, 19,4, 19,5 et 19,6 A Game of Thrones, Chapitre 41, Catelyn.
  20. Appendices AGOT.
  21. A Game of Thrones, Chapitre 03, Catelyn.
  22. A Game of Thrones, Chapitre 05, Eddard.
  23. Appendices ACOK.