Guerre des Cinq Rois : du siège d'Accalmie à la bataille de la Néra
Cet article retrace les opérations militaires de la guerre des Cinq Rois entre le début du siège d'Accalmie par l'armée du roi Stannis et la fin de la bataille de la Néra.
- Voir article détaillé : Guerre des Cinq Rois..
Ces opérations se répartissent en trois principaux théâtres d'interventions:
- Dans le Conflans et les terres de l'Ouest, les armées du roi du Nord et du Conflans Robb Stark affrontent les forces Lannister.
- Au nord, la « seconde rébellion Greyjoy » voit la flotte fer-née du roi Balon Greyjoy s'attaquer aux côtes du fief des Stark.
- Dans les terres de l'Orage, puis devant Port-Réal, les deux frères Stannis et Renly Baratheon sont aux prises, le vainqueur pouvant ensuite marcher sur Port-Réal.
Sommaire
La campagne des terres de l'Ouest[modifier]
À Vivesaigues, le roi Robb Stark reprend l'offensive. Ses troupes sont réduites à moins de quarante mille hommes du fait des pertes, mais aussi des retours de seigneurs du Conflans dans leurs fiefs, et il sait que l'inaction ne fera qu'aggraver cette baisse[1].
- La bataille de Croixbœuf : avec une armée réduite (probablement cinq mille cavaliers du Nord et de la maison Frey, renforcés de quelques milliers d'hommes du Conflans), il parvient à contourner le col de la Dent d'Or sans alerter la garnison Lannister et tombe par surprise sur l'armée de secours que ser Stafford Lannister est en train de rassembler et d'entraîner à Croixbœuf, village des terres de l'Ouest proche de Castral Roc. La victoire est éclatante[2]. Elle permet au roi Robb de s'emparer de plusieurs forteresses, dont Cendremarc[3], puis de marcher sur Falaise[4].
- La prise de Falaise : cette forteresse de moindre importance et faiblement défendue tombe rapidement entre les mains du roi Robb[5]. Cette action n'est pas militairement significative, mais ses conséquences politiques seront importantes : le roi y épouse en effet la fille du seigneur des lieux, ce qui lui aliène immédiatement le soutien de la maison Frey[6][7].
Ne pouvant prendre Castral Roc, faute de machines de siège, ses vassaux pillent les terres Lannister[8]. Le plan du roi et de son grand-oncle, ser Brynden Tully, est d'attirer ainsi à l'ouest l'armée de lord Tywin Lannister. Celle-ci est plus forte que leurs troupes, mais moins rapide. En se dérobant à ses coups, le Jeune Loup escompte la tourner et se retrouver sur la route de l'Or entre elle et le Conflans, dans un site favorable à leur défense. Soit lord Tywin prendra alors le risque d'une bataille en terrain défavorable, soit il sera bloqué dans ses terres sans pouvoir se porter au secours de Port-Réal, attaqué au même moment par le roi Stannis[7].
Mais, ignorant ce plan, ser Edmure Tully va le faire involontairement échouer (cf. ci-dessous « La seconde campagne du Conflans »). Avec la défection de la maison Frey, la campagne des terres de l'Ouest est au final un succès tactique pour le roi Robb, mais un désastre stratégique.
La seconde campagne du Conflans[modifier]
Lord Tywin Lannister, apprenant la nouvelle de la défaite de Croixbœuf, comprend, après plusieurs semaines de réflexion, qu'il ne peut laisser le Jeune Loup envahir les terres de l'Ouest sans réagir. Il quitte donc Harrenhal avec son ost et fait mouvement vers l'ouest[9]. Mais il lui faut pour cela traverser le Conflans, et ser Edmure Tully est bien décidé à l'en empêcher, et à prendre sa revanche des défaites que les Lannister lui ont fait subir quelques mois plus tôt. Il convoque de nouveau son ban, et décide de tenir aux gués de la Ruffurque. Il sait qu'il n'a qu'une dizaine de milliers d'hommes à opposer aux vingt mille de lord Tywin, mais il a un plan : il ordonne à ser Helman Tallhart, qui se trouve aux Jumeaux avec quatre cents hommes pour s'assurer de la loyauté des Frey, et à lord Roose Bolton, qui tient le gué des Rubis avec une quinzaine de milliers d'autres, de joindre leurs forces pour tenter de reprendre Harrenhal, et de couper ainsi toute retraite à lord Tywin[8].
- Les batailles des gués de la Ruffurque : quand les forces de lord Tywin arrivent à la Ruffurque, elles tentent d'abord de trouver un gué moins bien défendu. Toutes ces tentatives étant repoussées, lord Tywin lance un assaut en force au Moulin-de-Pierre, mais il est repoussé avec de lourdes pertes et bat en retraite vers le sud-est[4].
- La prise d'Harrenhal : au même moment, lord Bolton prend Harrenhal sans coup férir grâce à la trahison des mercenaires de Varshé Hèvre[10].
Pendant ce temps, le Nord, resté tranquille depuis le début de la guerre, va à son tour entrer dans la tourmente.
Troubles dans le Nord : la succession Corbois[modifier]
Lors de la fête des moissons à Winterfell, lady Donella Corbois avertit Bran Stark et ser Rodrik Cassel que Ramsay Snow, le bâtard Bolton, rassemble des troupes à Fort-Terreur. Lady Corbois, désormais veuve et sans héritier, est courtisée par lord Wyman Manderly, son cousin, et Mors Omble lui a fait également des propositions de mariage. Mais elle craint que le bâtard Bolton ne tente de s'emparer de ses domaines par la force. Ser Rodrik lui assure que si cela s'avère, il interviendra[11].
Sur le chemin du retour, lady Corbois et ses six gardes sont attaqués par les troupes de Ramsay Snow. La dame est enlevée, retenue prisonnière dans une tour et mariée de force à Ramsay. Lord Manderly, apprenant le sort fait à sa cousine, fait occuper par ses troupes le château de Corbois[12].
Apprenant la nouvelle de l'enlèvement de lady Corbois, ser Rodrik fait mouvement avec les quelques troupes dont il dispose à Winterfell, mais il arrive trop tard pour sauver la dame[12]. Il réussit à traquer Ramsay. Celui-ci est tué, et son compagnon, un certain Schlingue est ramené prisonnier à Winterfell, afin de l'utiliser comme témoin si lord Roose Bolton venait à revendiquer des droits sur Corbois[3].
Cependant les combats continuent entre les troupes de Fort-Terreur et celles de Blancport autour de Corbois, conflit que ser Rodrick n'a pas les moyens de faire cesser[3] (et qui se poursuivra jusqu'au ralliement de lord Wyman Manderly au roi Tommen Baratheon et à son nouveau gouverneur du Nord, lord Roose Bolton[13]).
La « seconde rébellion des Greyjoy »[modifier]
N.B. : ce nom n'est pas repris de la saga, il est donc provisoire et susceptible d'être remplacé par la dénomination officielle dès que cette dernière sera connue.
Depuis plusieurs semaines, lord Balon Greyjoy a secrètement massé les snekkars de ses vassaux à Lordsport, le principal port des îles de Fer. Il méprise la proposition d'alliance que lui envoie le roi Robb, estimant plus profitable pour lui de se saisir du Nord dégarni que de se heurter aux Lannister dans les terres de l'Ouest[14]. Son plan est de prendre Moat Cailin avec la flotte de Fer menée par son frère Victarion, qui remontera la Fièvre le plus loin possible, jusqu'à ne se trouver qu'à une vingtaine de miles de la forteresse. Une fois celle-ci prise, les armées du Nord seront bloquées au sud du Neck. Pendant ce temps, sa fille Asha, avec trente snekkars (soit un millier d'hommes[15]), doit s'emparer de Motte-la-Forêt, et assurer ainsi aux Fer-nés une solide base d'opérations. Enfin, Theon, le fils de lord Balon, se voit confier une mission secondaire de harcèlements de la côte des Roches avec huit navires[16].
- La prise de Winterfell : bientôt, les snekkars de Theon razzient les Roches, évitant d'abord le combat avec les forces de la maison Tallhart avant de les écraser lors d'une escarmouche, tuant Benfred Tallhart, l'héritier du nom[17]. Puis les Fer-nés mettent le siège devant Quart-Torrhen, et ser Rodrik Cassel, gouverneur de Winterfell, emmène contre eux la petite garnison de Winterfell, soit six cents hommes, renforcés par trois cents guerriers menés par Cley Cerwyn (des renforts ayant également été demandés à Blancport aux Tertres et aux bourgades du Bois-aux-Loups). Quart-Torrhen est promptement libéré, Dagmer se repliant vers les Roches[15]. Mais, ce faisant, ser Rodrik tombe dans le piège ourdi par Theon, qui peut ainsi s'emparer par ruse de Winterfell dégarni, mettant la main non seulement sur la plus puissante forteresse du Nord, mais aussi sur une série d'otages de grande valeur, dont Bran Stark[18].
La bataille de Winterfell[modifier]
Cependant, le prince Theon, en se refusant à lâcher sa proie, gâche son coup d'éclat. Renforcée par Leobald Tallhart et ses hommes, la troupe de ser Rodrik Cassel se replie à Castel-Cerwyn, où ser Rodrik rassemble tous les hommes qu'il peut trouver ; lord Wyman Manderly lui envoie une douzaine de barges pleines de guerriers et d'engins de siège depuis Blancport, pendant que les Omble massent des troupes au nord, sur les rives de l'Ultime[15].
Entretemps, Asha Greyjoy, après un siège d'environ un mois, a pris Motte-la-Forêt. Informée alors de la prise de Winterfell, elle rend visite à son frère[15]. Moat Cailin est également tombé entre les mains de Victarion[19]. Asha conseille à Theon d'incendier la place et de se replier, car Winterfell est trop éloignée des côtes pour pouvoir être soutenue, alors que les vassaux des Stark rassemblent des troupes. Mais Theon refuse de renoncer à sa conquête et envoie Schlingue, sur la proposition de ce dernier, à la recherche de renforts.
- La bataille et le sac de Winterfell : la petite armée de trois mille hommes rassemblée par ser Rodrik Cassel s'apprête à prendre d'assaut Winterfell ; alors qu'a lieu une négociation entre Theon Greyjoy et ser Rodrik Cassel les troupes de celui-ci sont assaillies par traîtrise par six cents hommes de la maison Bolton, menés par Schlingue. Ser Rodrik, Leobald Tallhart et Cley Cerwyn sont tués et leurs troupes se dispersent. Après sa victoire, Schlingue piège également Theon Greyjoy, le capture et révèle qu'il est en réalité Ramsay Snow. Il fait incendier la forteresse avant de se replier sur Fort-Terreur avec ses prisonniers[20].
Malgré cet échec tactique, la campagne du roi Balon est un succès stratégique : il a remporté ses objectifs, et son adversaire direct, le roi Robb Stark, est en position difficile. C'est donc en revendiquant le titre de roi des îles de Fer et du Nord qu'il propose son alliance au roi Joffrey Baratheon[21]. Mais cette offre reste sans réponse[22].
La campagne des terres de l'Orage et la Néra[modifier]
Dans les terres de l'Orage, le roi Stannis Baratheon est le premier à prendre l'initiative. Mais sa puissante flotte (près de deux cents navires[23]) ne se jette pas sur Port-Réal, proie pourtant tentante et presqu'offerte, mais sur Accalmie[1]. Ses maigres troupes (environ cinq mille hommes, dont quatre cents cavaliers, pour la plupart des francs-coureurs mal équipés) entreprennent le siège de la forteresse. Informé alors que son armée fait halte à Pont-l'Amer, le roi Renly s'y précipite aussitôt avec sa cavalerie (vingt mille hommes, comprenant la fine fleur de la chevalerie du Bief et des terres de l'Orage). Pourtant Accalmie est de taille à résister pendant plusieurs mois. Mais Renly ne veut pas sembler craindre son aîné, et ses chevaliers d'été[N 1] réclament la bataille[1]. Il laisse ses soixante mille fantassins[24] et son ravitaillement en arrière, et se force ainsi à devoir vaincre rapidement, mais sa supériorité quantitative et qualitative est telle que le risque ne lui semble pas grand[25].
La mort inattendue du roi Renly bouleverse la situation et change alors complètement le cours de la guerre : environ seize mille de ses chevaliers (à commencer par la maison Florent) se rallient aussitôt à son frère, mais ser Loras Tyrell et ses principaux vassaux (les Tarly, les Rowan et les du Rouvre) se replient sur Pont-l'Amer pour empêcher leur infanterie d'en faire autant. Quant à Accalmie, son gouverneur, ser Cortnay Penrose, refuse obstinément d'en ouvrir les portes tant qu'il n'aura pas vu le cadavre de son roi, qui a mystérieusement disparu[26]. Le roi Stannis ne veut pas faire mouvement sur Port-Réal sans avoir pris Accalmie, car il craint les conséquences de ce qui pourrait passer pour une défaite sur son autorité, et les mouvements sur ses arrières des anciens partisans de Renly ou du prince Doran Martell. Mais il ne peut pas non plus se permettre un long siège. La mort rapide de ser Cortnay et la reddition d'Accalmie qui s'ensuit le libèrent de cette menace[24].
Il décide alors de confier sa flotte à ser Imry Florent, qu'il nomme Grand Amiral, et qu'il envoie vers l'estuaire de la Néra, lui-même prenant la tête de ses troupes et partant vers Port-Réal par la route Royale[23].
Pendant ce temps, lord Randyll Tarly prend le contrôle du ravitaillement que Renly avait laissé à Pont-l'Amer, non sans mettre à mort quelques ralliés au roi Stannis, principalement de la maison Florent. Les autres forces restées fidèles aux Tyrell (les Rowan et les du Rouvre) font mouvement vers le nord et passent la Mander[27] vers les sources de la Néra. Là, elles retrouvent l'armée de lord Tywin Lannister, qui, refoulé aux gués de la Ruffurque et apprenant les nouvelles du sud, a aussitôt fait mouvement à marches forcées vers le sud-est[7].
À Port-Réal, apprenant que les Tyrell ont refusé de suivre le roi Stannis, le conseil restreint envoie auprès d'eux lord Petyr Baelish, chargé de négocier leur ralliement au roi Joffrey[26]. Cette mission est un succès, et l'armée du Bief fait toute entière mouvement vers les Sauts Périlleux. Là, elle retrouve les troupes de lord Tywin Lannister, renforcées des Rowan et des du Rouvre, et tous marchent vers Port-Réal[7].
- La bataille de la Néra : se déroulant à la fois sur l'eau de l'estuaire et de part et d'autre du fleuve, cette bataille est la plus importante de la guerre, d'abord par les effectifs (90 000 hommes, 250 navires, …), mais aussi par ses conséquences. Alors qu'il était sur le point d'emporter la ville, le roi Stannis est pris à revers par l'alliance Tyrell-Lannister et doit retraiter sur Peyredragon avec de fortes pertes[28][22]. Il a perdu toute chance d'emporter le trône de Fer à brève échéance. Quant aux Lannister, leur position est désormais bien assurée : sans plus d'adversaire au sud des Sept Couronnes, ils peuvent se retourner contre le roi Robb Stark, qui, en revanche, est coupé de ses bases du Nord par les Fer-nés et a perdu en Renly Baratheon un précieux allié qui aurait pu lui permettre de remporter la guerre[7].
Notes et références[modifier]
Notes[modifier]
- ↑ Comme les surnomme lady Catelyn Stark, envoyée auprès du roi Renly par son fils pour négocier une alliance, et qui est effarée par l'inconscience et l'insouciance des jeunes guerriers qui l'entourent, cf. A Clash of Kings, Chapitre 23, Catelyn.
Références[modifier]
- ↑ 1,0, 1,1 et 1,2 A Clash of Kings, Chapitre 23, Catelyn.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 33, Sansa.
- ↑ 3,0, 3,1 et 3,2 A Clash of Kings, Chapitre 36, Bran.
- ↑ 4,0 et 4,1 A Clash of Kings, Chapitre 46, Catelyn.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 56, Catelyn.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 65, Arya.
- ↑ 7,0, 7,1, 7,2, 7,3 et 7,4 A Storm of Swords, Chapitre 15, Catelyn.
- ↑ 8,0 et 8,1 A Clash of Kings, Chapitre 40, Catelyn.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 39, Arya.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 48, Arya.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 17, Bran.
- ↑ 12,0 et 12,1 A Clash of Kings, Chapitre 29, Bran.
- ↑ A Dance with Dragons, Chapitre 20, Davos.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 12, Theon.
- ↑ 15,0, 15,1, 15,2 et 15,3 A Clash of Kings, Chapitre 57, Theon.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 25, Theon.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 38, Theon.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 47, Bran.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 70, Bran.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 67, Theon.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 50, Tyrion.
- ↑ 22,0 et 22,1 A Storm of Swords, Chapitre 20, Tyrion.
- ↑ 23,0 et 23,1 A Clash of Kings, Chapitre 59, Davos.
- ↑ 24,0 et 24,1 A Clash of Kings, Chapitre 43, Davos.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 32, Catelyn.
- ↑ 26,0 et 26,1 A Clash of Kings, Chapitre 37, Tyrion.
- ↑ A Clash of Kings, Chapitre 45, Tyrion.
- ↑ A Storm of Swords, Chapitre 37, Davos.