Bataille du Gosier
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La bataille du Gosier est l'une des batailles navales les plus sanglantes de l'histoire de Westeros, d'après l'archimestre Gyldayn. Elle se produisit au cinquième jour de l'an 130 et opposa la flotte de la Triarchie, alliée au roi Aegon II Targaryen, aux forces de la prétendante Rhaenyra Targaryen durant la Danse des Dragons. Cette bataille est généralement comptée comme une victoire pour les Noirs de Rhaenyra, qui parviennent à repousser la Triarchie. Toutefois, les pertes furent colossales des deux côtés[1].
Contexte[modifier]
Dès le début de la Danse des Dragons en l'an 129, les partisans de Rhaenyra Targaryen ont organisé le blocus du Gosier par la flotte Velaryon. La baie de la Néra et Port-Réal se retrouvent coupés du détroit, tous les échanges commerciaux sont interrompus. Les soutiens du roi Aegon II Targaryen n'ont pas la puissance maritime nécessaire pour briser le blocus, la flotte royale étant trop faible et les Greyjoy ne répondant pas à leurs sollicitations. Ser Otto Hightower, Main du Roi, se tourne vers la Triarchie, l'alliance des cités libres de Myr, Lys et Tyrosh, et lui promet des avantages commerciaux et la cession des Degrés de Pierre, une zone qu'elle convoite depuis longtemps (et sur laquelle le Trône de Fer n'a à l'époque aucune emprise), si elle parvient à lever le blocus. Le Haut Conseil de la Triarchie tarde longuement à répondre, mais il finit dans les derniers jours de l'année par donner son accord et envoie une flotte de quatre-vingt-dix navires (trente lysiens, trente myriens et trente tyroshis), dont le commandement est confié à l'amiral Sharako Lohar de Lys.
A la même période, sur Peyredragon, le prince Jacaerys Velaryon met en place un plan d'assaut sur Port-Réal. Afin de mettre sa famille en sécurité, il décide d'envoyer ses demi-frères Aegon et Viserys auprès du prince de Pentos. Ils embarquent à bord de la cogue pentoshie Fol Abandon et lord Corlys Velaryon les fait escorter par sept navires de sa flotte.
Les deux flottes se rencontrent par hasard dans le Gosier. Les quelques navires Velaryon sont rapidement détruits ou capturés. Le prince Viserys tente de se cacher, mais il est également capturé ; il est dès lors réputé mort[N 1]. Le prince Aegon a plus de chance ; âgé de neuf ans, il réussit à prendre la fuite sur le dos de son dragon Nuée d'Orage. Malgré ses nombreuses blessures, le dragon réussit à ramener sain et sauf le jeune prince à Peyredragon, où Aegon informe les Noirs de la menace arrivant de l'est[1].
Déroulement[modifier]
L'amiral Sharako Lohar de Lys n'attaque pas directement Peyredragon, craignant sans doute de donner l'assaut à une forteresse trop puissante et défendue par des dragons. Il décide plutôt de diviser sa flotte en deux : la première moitié contourne Peyredragon par le nord, et l'autre moitié par le sud. Invisibles dans la lumière du soleil levant, les navires de la Triarchie coulent plusieurs navires de la flotte Velaryon. Intouchée, l'escadron du côté sud continue sa route vers Lamarck. S'en suit un carnage sanglant : Port-d'Épice est mise à sac et hommes, femmes et enfants sont massacrés. En milieu de matinée, la forteresse de la maison Velaryon, Marée Haute, est prise d'assaut par les Tyroshis et les Myriens. Le château est brûlé et tous les trésors de lord Corlys Velaryon ramenés de ses neuf voyages sont perdus ou volés.
Le prince Jacaerys Velaryon, monté sur son dragon Vermax, vole jusqu'à la flotte de la Triarchie, qui l'accueille par une pluie de lances et de flèches. Les marins se défendent vaillamment, mais quatre autres dragonniers arrivent sur le champ de bataille : Ulf le Blanc sur Aile-d'Argent, Orties sur Voleur-de-Moutons, Addam Velaryon sur Fumée-des-Mers et Hugh le Marteau sur Vermithor. Ne pouvant lutter contre plus d'un dragon à la fois, les navires de la Triarchie rompent leur front, changeant de cap pour s'échapper. Un par un, ils sont coulés ou brûlés. Alors que tout espoir est perdu pour la flotte, Vermax est abattu et coule, emportant avec lui un navire en flammes[N 2]. D'après les chroniques, le prince Jacaerys n'a le temps de vider les étriers et d'éviter la noyade que pour se retrouver percé par des dizaines de carreaux myriens. La bataille se poursuit néanmoins, au nord puis au sud de Peyredragon, et vingt-huit navires échappent finalement aux dragons[1].
Conséquences[modifier]
Cette bataille est généralement considérée comme une victoire pour les Noirs de Rhaenyra Targaryen. Toutefois, les pertes sont particulièrement élevées des deux côtés.
Si Peyredragon a été épargné, Lamarck a été durement touché. Des milliers de cadavres jonchent le sol, Port-d'Épice est ravagé et ne sera jamais reconstruit. Les Velaryon subissent de lourdes pertes, avec le pillage de Marée Haute et la destruction d'un tiers de leur flotte. Le prince de Peyredragon Jacaerys Velaryon est mort avec son dragon Vermax. Le dragon du jeune Aegon, Nuée d'Orage, est mort également, et le benjamin de la reine Rhaenyra Targaryen est réputé mort[N 1], ce qui marque durablement le jeune Aegon et leur mère, Rhaenyra. Les nouveaux dragonniers de la Semaison rouge connaissent néanmoins leur première bataille[1]. Par la suite, cette bataille vaut à Rhaenyra des ennemis sur Peyredragon : certains insulaires y ont perdu des frères, des fils ou un père. Aussi, lorsque le roi des Sept Couronnes Aegon II Targaryen vient se réfugier à Peyredragon, il y trouve des partisans qui l'aident à prendre secrètement possession de la forteresse[2].
- Voir article détaillé : Chute de Peyredragon.
Seuls vingt-huit navires de la Triarchie parviennent à s'enfuir, dont vingt-cinq lysiens. Les cités libres n'interviennent plus dès lors dans la Danse des Dragons, d'autant que les veuves myriennes et tyroshies accusent l'amiral Sharako Lohar de Lys d'avoir mené sciemment leurs maris à la mort, et d'avoir délibérément préservé les navires lysiens. La querelle qui débute conduit à l'éclatement de la Triarchie deux ans plus tard[1].
- Voir article détaillé : Guerre des Filles.
Notes et références[modifier]
Notes[modifier]
- ↑ 1,0, 1,1 et 1,2 Il est en fait retenu en otage à Lys et ne retourne à Westeros qu'en l'an 134 (cf. Feu et Sang : Sous les régents – Le voyage d'Alyn Poingdechêne).
- ↑ Les chroniques divergent sur les circonstances exactes de la mort de Vermax : certaines rumeurs prétendent qu'un arbalétrier aurait fiché un vireton dans son œil, mais l'archimestre Gyldayn fait remarquer que cette version rappelle beaucoup les circonstances de la mort de Meraxès au cours de la première guerre Dornienne. Un autre récit rapporte qu'un marin myrien perché en haut d'un mat aurait lancé un grappin, qui se serait pris entre deux écailles et se serait enfoncé dans la peau du dragon, traçant une longue plaie sur son corps (cf. Feu et Sang : La Mort des Dragons – Le Dragon rouge et le Dragon d'or).
Références[modifier]
- ↑ 1,0, 1,1, 1,2, 1,3 et 1,4 Feu et Sang : La Mort des Dragons – Le Dragon rouge et le Dragon d'or.
- ↑ Feu et Sang : La Mort des Dragons – La chute de Rhaenyra.
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