Mort mystérieuse d'Aegon II Targaryen
La mort mystérieuse d'Aegon II Targaryen est le dernier rebondissement de la Danse des Dragons en l'an 131. Elle met fin au règne d'Aegon II et permet à son neveu Aegon III de devenir roi et d'accéder au Trône de Fer[1][2]. Si ce crime est manifestement un assassinat mené dans le cadre d'une conspiration pour prendre le pouvoir à Port-Réal, le mystère demeure sur l'identité exacte de l'empoisonneur[3].
Contexte
Depuis deux ans, les Sept Couronnes sont plongées dans une terrible guerre civile, provoquée par le conflit de succession entre Rhaenyra Targaryen, prétendante au Trône de Fer, et son demi-frère, Aegon II Targaryen. Rhaenyra finit par tomber dans un guet-apens à Peyredragon, où Aegon II la fait dévorer par son dragon Feux-du-Soleyl. Il capture également le dernier fils de Rhaenyra réputé vivant, le prince Aegon, qu'il garde en otage. Au même moment, lord Borros Baratheon et ses Orageois parviennent à Port-Réal, où ils mettent rapidement fin à l'anarchie qui régnait pendant la Lune des Trois Rois ; les faux rois et leurs partisans sont arrêtés ou se soumettent, les prisonniers sont libérés des geôles, notamment lord Corlys Velaryon, qui avait été enfermé par Rhaenyra. Avant de reconnaître Aegon II comme son roi, lord Corlys exige un pardon total pour les anciens partisans de Rhaenyra et la promesse d'un mariage entre les deux lignées fratricides des Targaryen pour garantir la paix. Lord Larys Fort convainc les partisans d'Aegon II de céder en apparence aux exigences du vieil homme, le temps d'assurer la situation. La paix conclue avec la maison Velaryon permet de mettre la flotte Velaryon à disposition du roi Aegon II, qui peut dès lors être acheminé de Peyredragon à Port-Réal.
Malgré cette apparente victoire, le roi est très affaibli physiquement et politiquement. Les blessures reçues lors du siège de Repos-des-Freux n'ont pas guéri et son dragon est récemment mort. A l'exception des Baratheon, ses principaux alliés ont été dispersés ou vaincus, alors que ceux de Rhaenyra sont toujours mobilisés. Rapidement, cette situation instable dégénère : pressé par sa mère, le roi Aegon ne tient pas les promesses faites à lord Corlys : le prince Aegon demeure otage et des représailles sont exercées contre les anciens partisans de Rhaenyra dans les terres de la Couronne. Cette campagne s'avère toutefois un mauvais calcul, car elle affermit la résolution des ennemis d'Aegon, et plusieurs armées se constituent pour marcher vers la capitale : une en provenance du Nord, une du Val d'Arryn et une du Conflans. Par ailleurs, Aegon II et ses partisans n'ont plus de dragon, alors que Rhaena Targaryen, pupille de Jeyne Arryn, s'est récemment attachée à un jeune sorti de l'œuf. Le conseil restreint se divise dans ses efforts désespérés pour sauver la situation. Le roi refuse obstinément de pardonner à ses ennemis et d'accorder la main de sa fille Jaehaera au prince Aegon pour obtenir la paix ; son obstination lui aliène finalement lord Corlys Velaryon, et ses conseillers lui suggèrent d'assassiner celui-ci. Lord Larys Fort joue toutefois l'apaisement une fois de plus, garantissant au roi et au conseil qu'il peut adoucir lord Corlys. En réalité, lord Larys et lord Corlys posent dès lors les premiers jalons du complot qui finira d'abattre le roi.
Menacé par les seigneurs riverains, Aegon II envoie contre eux les Orageois de lord Borros Baratheon, mais, lors de la bataille de la route Royale, cette armée est vaincue et son chef tué.
- Voir article détaillé : Bataille de la route Royale.
Port-Réal se retrouve sans défenseur. Les Lannister, les Tyrell et les Hightower n'ont plus la capacité (ou la volonté) de s'engager dans la guerre, et les émissaires envoyés en Essos pour recruter des compagnies libres ne sont pas en mesure de revenir à temps. Une fois encore, le conseil vert s'assemble et lord Corlys prêche pour la paix en conseillant au roi de prendre le noir, mais sa mère, la reine Alicent Hightower, lui conseille plutôt de mutiler son otage, le prince Aegon. Le roi veut suivre son conseil et menace également de mutiler lady Baela Targaryen, petite-fille de lord Corlys. Le complot est déclenché dans les instants qui suivent[N 1][3].
Déroulement
Quittant la séance du conseil restreint, le roi Aegon II Targaryen est transporté jusqu'à sa litière par deux écuyers. Il paraît particulièrement fatigué, et au lieu de demander à rejoindre ses appartements, il ordonne qu'on le conduise au septuaire du Donjon Rouge. Sur le trajet, le roi tire les rideaux pour se protéger du vent froid et se sert une coupe de son vin préféré. Lorsque la litière arrive au septuaire, le commandant de son escorte, ser Gyles Belgrave de la Garde Royale, l'appelle par trois fois, avant de finalement tirer le rideau. Il trouve Aegon comme endormi, si ce n'est le sang qui dégouline des lèvres. Les mestres et le peuple débattent encore pour savoir quel poison a été utilisé et par qui il a été versé. Certains accusent ser Gyles Belgrave, mais archimestre Gyldayn réfute cette hypothèse, jugeant inconcevable qu'un chevalier de la Garde Royale assassine son roi. Il estime par ailleurs que le gouteur royal, Ummet, ferait un candidat bien plus crédible.
D'autres événements se produisent simultanément dans le plus grand secret, et les Port-Réalais et la plupart des courtisans ne se rendent compte de rien. Les principaux soutiens d'Aegon II sont neutralisés par les hommes des maisons Velaryon et Fort, alors que les otages sont mis en sécurité. Dans son livre, le Grand Mestre Munkun décompte vingt-et-une victimes, alors que septon Eustace parle de vingt-quatre morts dans sa chronique. Parmi les événements notables :
- la reine Alicent Hightower est arrêtée sur les marches serpentines par des hommes de la maison Velaryon ; ses deux gardes sont assassinés, mais ni elle ni ses dames d'atours ne sont brutalisées ;
- lady Baela Targaryen est secourue par des hommes de la maison Fort ;
- ser Alfred Balaie est assassiné par ser Perkin la Puce et six de ses chevaliers de caniveau alors qu'il se rendait à la Citadelle de Maegor pour mutiler le prince Aegon. Empalé sur les piques de la douve sèche, le chevalier agonise pendant deux jours ;
- Tom Langue-en-Brouille est surpris à la sortie des écuries du château, et il est promptement décapité ;
- Tom Barbe-en-Brouille est retrouvé dans une taverne de la ruelle de l'Anguille, où il est noyé dans un baril de bière ;
- Ummet, le gouteur royal, est assassiné ; Champignon prétend avoir assisté à la scène[3].
Conséquences
La mort du roi Aegon II rend la poursuite des hostilités inutiles. Le prince Aegon étant le dernier mâle de la maison Targaryen, il est proclamé roi des Sept Couronnes. Les armées fidèles à Rhaenyra rejoignent Port-Réal et trouvent les portes de la ville ouvertes. Le peuple et le conseil restreint les accueillent comme des libérateurs, et il apparaît que la paix est enfin possible pendant une courte période appelée l'Aube Trompeuse. Toutefois, les circonstances de la mort d'Aegon II Targaryen et de ses partisans est un sujet de tension. Lord Benjicot Nerbosc et sa tante Alysanne font part de leur trouble, car le poison est une arme de lâche, dénuée d'honneur. Plus tard, durant l'Heure du Loup, le Nordien Cregan Stark réclame que les meurtriers soient jugés et punis pour leur régicide.
- Voir article détaillé : Jugement du Loup.
A l’issue d'une courte période de tensions et d'instabilité, la règne du nouveau roi, Aegon III Targaryen débute finalement officiellement. Conformément aux vœux de lord Corlys Velaryon, un mariage royal est prévu avec la fille survivante d'Aegon II, Jaehaera, afin de réunir et réconcilier les deux lignées. Bien que la Danse des Dragons s'achève, elle laisse des séquelles profondes au sein du royaume des Sept Couronnes et des conflits larvés se poursuivent encore pendant les années qui suivent[4][5].
- Voir article détaillé : Régence d'Aegon III.
Notes et références
Notes
- ↑ Dans son Témoignage, le bouffon Champignon prétend que les comploteurs, Corlys Velaryon et Larys Fort, auraient échangé un coup d'œil en quittant les salles du Conseil, juste avant de déclencher leur machination. L'archimestre Gyldayn doute de cette version, rappelant que Champignon n'était pas présent pour assister à ces événements et que ces deux hommes étaient trop aguerris et rusés pour se montrer aussi maladroits dans un moment pareil (cf. Feu et Sang : La Mort des Dragons – Le bref et triste règne du roi Aegon II).
Références
- ↑ Les origines de la saga, Aegon II.
- ↑ Les origines de la saga, Aegon III.
- ↑ 3,0, 3,1 et 3,2 Feu et Sang : La Mort des Dragons – Le bref et triste règne du roi Aegon II.
- ↑ Feu et Sang : L'Après-guerre – L'Heure du Loup.
- ↑ Feu et Sang : Sous les régents – La Main encagoulée.
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